JEAN LE GUEVELLOU

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Billet de blog 2 avril 2014

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1er Avril 1964

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le Brésil, ses plages, les clichés véhiculés par le dernier petit livret de "conseils" rédigé par la FIFA à destination des touristes (http://noticias.r7.com/fala-brasil/videos/polemica-fifa-retira-de-site-oficial-reportagem-que-critica-brasileiros-24032014), le foot bien sûr, et Rio.

Le Brésil, c'est également l'une des plus longue dictature militaire d'Amérique latine (1964-1985). Le coup d'état eu lieu le 1er Avril 1964, tout juste 50 ans.

Dilma, la présidente actuelle du pays, fut d'ailleurs torturée par les militaires. Seulement, aujourd'hui à la différence de ce qui se passe en Argentine ou au Chile, où malgré les difficultés, s'effectue tant bien que mal un travail de mémoire, ici on enterre plutôt sagement tout cela. Assez paradoxalement, même Dilma, ne cherche pas trop à pousser la "Comission de la vérité" (créée seulement en 2011) et il est aujourd'hui toujours bien difficile de revenir sur les nombreux cas de "disparus" ou de "suicidés" (http://pt.wikipedia.org/wiki/Vladimir_Herzog).

Force est de constater que finalement on peut toujours fêter plus ou moins impunément le coup d'état. D'ailleurs les militaires ne s'en privent pas et Dilma aura une fois de plus bien du mal à les en empêcher (http://www.conversaafiada.com.br/politica/2014/03/15/dilma-nao-aceitara-que-militares-comemorem-o-golpe-de-64/).

Ici, il y aura juste peut être quelques petites manifestations contre la dictature et quelques émissions, personne n'en parlera, personne ne s'y interessera.

Finalement pour que cet anniversaire sinistre vive encore dans la mémoire collective il aura fallu l'intervention, presque ironiquement miraculeuse, d'un professeur de droit à l'université de São Paulo. 
Le professeur en question avait prévenu les élèves qu'il ferai un court spécial pour commémorer le coup d'état et il a donc commencé à lire un texte à la gloire des militaires et ventant l'éradication de la vermine rouge selon ses propres mots. Les élèves, à la lecture de son texte, ont, depuis le couloir, simulé une scène de torture puis sont entré dans la salle cagoulés. (http://www1.folha.uol.com.br/poder/2014/04/1434071-alunos-de-direito-da-usp-protestam-contra-discurso-pro-ditadura-de-docente.shtml)

Il ont pu saisir le texte du professeur qui sera remis à la commission d'éthique de l'université.

Après 50 ans il est probablement grand temps d'organiser un vrai travail de mémoire et de sensibilisation de la société brésilienne sur cette période sombre de son histoire. Mais vue les réactions autour de moi à propos de cet incident, se sera long et très difficile, très.

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