La méthode du train c'est quoi?
C'est très simple: on vous explique d'abord que le train "c'est pas mal", mais que "c'est pas si terrible".
Puis Finalement, on vous explique que "c'est pas bien", que ça ne vous sert pas bien. À ce moment là, il faut évidemment que l'artillerie lourde médiatique et publicitaire se mette en marche pour vous faire comprendre et admettre l'irrationel.
Au bout d'un moment, le mantra est reçu et incorporé. Alors vient le temps du tout voiture, car le tout voiture c'est bien mieux.
Environ 30/40 ans plus tard, finalement l'évidence ressurgie: le tout voiture ce n'est pas terrible et ça ne fonctionne pas si bien que cela.
Il faut donc trouver une alternative: le bus!
En résumé, on nous a expliqué que le train ce n'était pas bien, on nous a ensuite vendu un truc qui ne marche pas pour finalement nous refourguer une solution pire, bien pire que le train, à savoir le bus (car évidemment entre temps on a détruit les lignes de trains régionaux).
La méthode du train, c'est ça!
Et c'est exactement ce qu'ils vont faire avec le code du travail.
D'abord, on nous a expliqué qu'il n'était pas assez flexible. Et oui, tout doit être flexible aujourd'hui: vos horaires, votre salaires, vous mêmes, vos opinions, et donc le code du travail bref soyez flexibles, flexibles et flexibles.
Et là, enfin, on passe à la vitesse supérieur, comme on peut le lire sur cet édito signé de la rédaction du Monde: "Après les réquisitoires de la droite et du patronat, Robert Badinter et Antoine Lyon-Caen avaient jugé, en juin, dans Le Travail et la Loi, que ce code, trop obèse et trop complexe, était devenu inefficace pour protéger les salariés." (vous étes tenus de ne pas rire, c'est très très sérieux)
Ça y est, on vous fait comprendre maintenant que le code du travail est innéficace, sous-entendu les contrats que vous ferez avec vos patrons vous protégeront beaucoup mieux. Répétez après moi...
Ça paraît absurde, et ça l'est. Mais à force de gros coups de boutoirs on va y croire et on va enfin se libérer du code du travail qui "ne nous protège plus".
Ensuite?
Et bien, il suffit de faire l'analogie avec la méthode du train.
Le code du travail, c'est comme le train... On va le regretter.