Il ne manque pas d'analyses sur les institutions européennes à la dérive bien, bien loin des rivages de la démocratie. Des institutions toujours plus loin des citoyens et toujours plus proches des lobbys. Institutions où l'on signe entre soupirs de moquette et bruissement de couloirs des traités TIPP ou TAFTA dont personne ne sait vraiment qui a écrit quoi.
Tout ceci est amplement documenté, mais saisir l'ampleur de la négation de la démocratie a travers ces observations n'est pas forcément aisé.
Le cas grec et le cas polonais, exemplifient quant à eux seuls assez directement la préocupation et la conception qu'ont les instances européennes de la démocratie.
La grèce, la punition de la démocratie
Dans le cas grec, si l'on regarde calmement les clauses imposées au gouvernement grec. On observe que la Grèce a dû céder sur pratiquement tout. Les points où elle n'a pas cédé, n'ont même pas été concédés, ils ont été repoussés à plus tard. Dans le cas de la Grèce, il s'agit d'un gouvernement qui n'a jamais montré de signes d'autoritarisme. Au contraire, il a essayé, malgré la brutalité incroyable de la commission européenne, de faire respecter les engagements qu'il avait pris devant ses électeurs. Rien d'exceptionnel (quoi que, si l'on regarde ce qu'il se passe en France, la règle paraît plutôt être de ne surtout pas respecter ses engagements).
Toutes les propositions pour redresser l'économie, pour lutter contre la fraude fiscale, pour auditer une dette insoutenable ont été balayées d'un revers de main par des gens fermés à toute discussion, à toute négociation.
L'europe n'a pas hésiter à couper les liquidités des banques grecques, en un mot, l'europe, parce que le peuple grec voulait tenter une voie alternative, n'a pas hésiter un instant à humilier tout un pays en le mettant à genoux.
La pologne, bon élève libéral.
Dans le cas de la Pologne, la musique est toute différente. On a affaire à un gouvernement libéral qui suit les dogmes économiques établis par l'Europe. Alors certes, il y a des dérives. De sérieuses dérives. Mais le gouvernement polonais ne fera rien économiquement qui contrarie la conception qu'a l'Europe de ce qu'est une bonne économie.
C'est pourquoi il ne se passera rien. Le gouvernement polonais peut faire grosso-modo ce qu'il veut, du moment qu'il respecte les dogmes économiques.
Le problème de l'Europe, ça n'est pas de garantir le démocratie, c'est de garantir le néo-libéralisme économique. Coute que coute, même s'il doit en couter la démocratie.
Je me risquerai même à dire que certains, dans les couloirs bruxellois, ne doivent pas voir d'un mauvais oeil un tel gouvernement. Finalement, c'est pratique. Ils n'auront pas ainsi à déposer des gouvernements récalcitrants sur le plan économique mais fâcheusement élus démocratiquement comme ils l'ont fait en Grèce ou en Italie.