4- L’abandon du combat républicain au sein de la Police ouvre les portes à la peste brune.
Les années actuelles sont la suite logique des deux premières périodes évoquées. En l’absence de toute prise de position sur les valeurs ou action républicaine dans la profession, l’extrême droite s’engouffre dans la brèche, les syndicats ne maîtrisent plus la base, livrée à elle-même, excédée et écorchée vive par un système qui privilégie le rendement et le management toxique qui découle de ce dernier.
Il n’y a plus rien ! Plus de repères, plus de bouclier, plus de « garantie citoyenne ». Les policiers ne s’ouvrent plus vers l’extérieur. Ils restent « enfermés » et isolés « dans leur véhicule de patrouille ». Ils se coupent d’un peuple dont ils sont pourtant issus. Ils deviennent peu à peu des « mercenaires » et des « machines à produire » au service d’un intérêt particulier : celui du modèle économique « made in USA » .
Le syndicalisme est devenu « une épicerie fine » où tout s’achète et tout se vend. Les avancements de grade, les mutations permettent en lieu et place des valeurs qui caractérisaient le SGP de provoquer naturellement les prémices progressifs d’une recomposition syndicale. Beaucoup de délégués permanents de tel syndicat n’ayant pas obtenus satisfaction sur leur désidérata personnel vont dans « l’épicerie » d’en face et réciproquement.
A défaut de résistance et d’opposition politique syndicale républicaine, le libéralisme peut dérouler dans l’institution, pour la plus grande perte du métier, son rouleau compresseur.
C’est le concept d’individu, et non celui de bien commun ou de liberté, qui constitue désormais le cœur même de cette doctrine économique et politique et qui gangrène aussi le mouvement social policier. Le libéralisme c’est l’individualisme. Ce modèle érige l’individu en valeur suprême et centrale de la vie humaine comme de l’histoire des sociétés.
Face aux violences relatives aux deniers mouvements sociaux (Gilets Jaunes, manifestation contre les retraites) et face au péril de l’extrême droite risquant lors des dernières échéances législatives d’accéder au pouvoir, PRC, pour combler le vide au sein de la Police, publiera une tribune dans le JDD en mai 2020 pour demander, entre autres, un changement de doctrine du maintien de l’Ordre ;
Une autre tribune, cette fois publiée dans l’Humanité, lors des dernières échéances électorales, rédigée avec le tout nouveau syndicat de la FSU intérieur (SNUIPN) permettra à PRC de faire entendre son opposition à l’extrême droite. PRC publiera une interview dans le journal « Marianne » renouvelant cette position et son fondement.
Par ailleurs, les anciens Secrétaires Généraux d’Alliance et de l’UNSA prendront également et courageusement la même position.
En dehors de ce positionnement républicain, aucune voie syndicale ne se fera entendre, considérant un peu facilement et « officiellement » , en minimisant les risques pour l’institution et la démocratie, , comme ont pu le faire une certaine France collaborationniste et la Police du Vel d’Hiv dans les années sombres de notre histoire, que le rôle d’un syndicat n’est pas de s’immiscer dans les affaires « politiques ». En fait ces organisations n’ont pas pris position surtout pour ne pas « froisser » une grande partie de leur base, laquelle, par manque de repères républicains, s’est laissé séduire par les tenants de «l’appel du vide ».