Selon l'édition en ligne du quotidien sud-africain The Johannesburg Star, en date du 31 mars 2008, trois membres du Mouvement de la Jeunesse de l'African National Congress, ANC Youth League, qui avaient été envoyés au Zimbabwe, comme émissaires chargés de la surveillance du scrutin présidentiel, sont rentrés plus tôt que prévu en Afrique du Sud.
Ils ont été, en effet, constamment suivis, puis intimidés et finalement interrogés par des policiers du CIO, Central Intelligence Officers, l'organisme chargé de la surveillance du territoire zimbabwéen. Le Star note, avec un humour très spécifique, qu'aucune difficulté ne leur a été faite pour quitter le Zimbabwe. Ces trois observateurs ont eu le temps de noter, ce que tout le monde sait désormais, que les élections présidentielles ne s'étaient pas déroulées dans des conditions équitables.
Ils ont remarqué que les médias contrôlés par le pouvoir ont fait ouvertement campagne pour Robert Mugabe, sans jamais mentionner l'existence de ses rivaux. Il n'y a pas eu d'information sur le vote à l'intention des électeurs, et la liste des électeurs n'a pas été communiquée à l'opposition. Toujours selon le Star et les émissaires de l'ANC, la victoire de Morgan Tsvangirai est avérée et indiscutable, mais l'armée et la police sont prêtes à organiser un coup d'état si l'opposition réclame sa victoire.
Les trois militants sud-africains indiquent, en conclusion de leur rapport, que le Zimbabwe est dans une situation plus grave que celle du Kenya et se trouve aux portes de la guerre civile.