Le 3 février 1959 prenait fin une carrière aussi inattendue que météoritique et commençait une légende, qui, à ce jour, ne s'est pas éteinte, tout en engendrant une influence musicale qui a lourdement pesé sur les années 1960. Buddy Holly, de son vrai nom, Charles Hardin Holley est né au Texas, comme George Bush mais la comparaison s'arrête là fort heureusement, en 1936. Il crée son propre son groupe, The Crickets, à l'âge de 17 ans, commence à avoir du succès à 18 et meurt à 23 ans. L'avion qui transportait le groupe jusqu'à un concert dans le Dakota du Nord, à Fargo précisément, s'écrase dans l'Iowa, comme le montre cette vidéo. Le 3 février devint jour de deuil et fut surnommé the day music died.
Buddy Holly, avec son air de lycéen bien sage, inspirait moins d'inquiétude, chez les parents d'adolescents américains, qu'Elvis Presley, avec ses mouvements du bassin si suggestifs qu'il était Elvis the Pelvis. Un grand garçon bien sage qui semait néanmoins un rythme endiablé dès que retentissaient les premières notes de ses succès, comme le montre la vidéo d'introduction, qui semble littéralement tirée du musée, avec cette présentatrice à mi-chemin entre Catherine Langeais et Denise Glaser. En six ans, Buddy Holly va s'inspirer, de Bill Haley, d'Elvis Presley, et va inspirer.
Son look, tout d'abord, indique clairement que Hank Marvin, le bassiste des Shadows, avait, pour le maître défunt, une certaine vénération. Quant à sa musique, elle a largement inspiré les Beatles, dont on dit – mais est-ce plus qu'une légende ou une rumeur ? – que le choix de leur amalgame linguistique [beat, le rythme, beetle, le scarabée] serait un hommage posthume aux Crickets. Rien ne le prouve, mais rien ne l'infirme. En tout cas, John Lennon a célébré, lui aussi, l'imaginaire Peggy Sue et l'aimable bluette initiale, tout comme l'ineffable et désormais Sir Paul McCartney.
La mort prématurée confère une touche romantique à la célébrité naissante ou confirmée. Que serait devenu Buddy Holly si son avion ne s'était écrasé en rase campagne, dans l'hiver américain ? Serait-il devenu semblable au paranoïaque Presley qui dénonça les Beatles au FBI, comme ennemis de l'Amérique, lors de leur première tournée, en 1964 ? Serait-il resté pur dans ses choix musicaux ? Lui qui a imposé la batterie, alors que Presley n'en voulait pas à ses débuts. Il reste le rêve.