Un des journalistes de la rubrique scientifique du quotidien californien, The Los Angeles Times, Noam Levey, a recensé, dans son édition du 2 juillet, les contradictions, virages à 180° et autres changements de cap, sur l'énergie, du candidat républicain, John McCain. Le recensement inclut non seulement les déclarations du candidat depuis le début des primaires, mais également ses votes et ses prises de position au sénat américain. Le moins que l'on puisse dire est que l'on est très loin de la clarté et de la cohérence. Depuis des années John McCain semble dire tout et son contraire, en matière de politique de l'énergie et de la défense de l'environnement.
- Ainsi, au sénat, il a, plusieurs fois, soutenu des propositions de loi visant à assouplir les restrictions de forage du pétrole en et au large de l'Alaska. Puis il a voté contre les mêmes propositions, pour finalement soutenir l'industrie pétrolière.
- Il a fait partie des sénateurs, en 2002, qui ont exigé des critères spécifiques pour que les automobiles utilisent plus efficacement les énergies fossiles. Puis il s'est associé à un autre groupe de sénateurs qui demandaient un plus grand recours aux énergies renouvelables.
- Il a voté contre les crédits d'impôts à accorder aux producteurs d'énergies renouvelables, et il soutient les milliards de dollars de subventions à l'industrie nucléaire.
- Il a critiqué la fabrication de l'éthanol à partir de céréales, ce qui menacerait, selon lui, l'indépendance énergétique des Etats-Unis. Mais, en 2006, au cours de la campagne de renouvellement du sénat, il a déclaré, dans le Middle West, gros producteur de céréales, que l'éthanol est une source d'énergie alternative vitale pour son pays.
- En 2005, John McCain a voté une loi permettant aux grandes entreprises pétrolières de commencer le forage dans le Golfe du Mexique, très exactement six ans après s'être associé à ses collègues sénateurs opposés à l'exploitation offshore.
- Il y a deux semaines, il a appelé de ses vœux 45 nouvelles centrales nucléaires avant 2030, sur les fonds fédéraux, lors d'un meeting, au cours duquel il s'est laissé aller à une gaffe importante, visible et audible sur la vidéo, en affirmant qu'il était grand temps de s'affranchir du pétrole du Moyen-Orient.
La liste est longue et réjouit très certainement le camp démocrate et plus particulièrement l'état-major de Barack Obama. Cependant ses revirements fréquents ne réjouissent pas les associations américaines de défense de l'environnement qui sont déterminées à suivre de plus près encore les déclarations de John McCain.