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Billet de blog 2 novembre 2008

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La recherche britannique noyautée par Al-Qaida ?

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Les services secrets britanniques auraient déjoué une centaine de tentatives d'infiltration des laboratoires de recherche du Royaume-Uni, l'an dernier, par des terroristes membres d'Al-Qaida, qui auraient tenté de se faire passer pour des étudiants de troisième cycle. Selon l'édition du 2 novembre de l'hebdomadaire The Observer, le but ultime était d'acquérir de l'expertise et du matériel afin de maîtriser la fabrication d'armes bactériologiques, chimiques et nucléaires, ainsi que le révèle le journaliste Mark Townsend.

Le MI5, chargé de la sécurité intérieure, et le MI6, qui contrôle le contre-espionnage, sont en alerte. Depuis plusieurs mois des prétendus thésards d'origine iranienne et pakistanaise, dont les liens avec le réseau terroriste Al-Qaida sont avérés, ont posé leur candidature à des postes dans l'ensemble des 800 laboratoires de recherche scientifique que compte le Royaume-Uni, qu'il s'agisse d'hôpitaux, d'universités ou d'entreprises privées. La question qui se pose désormais est de savoir combien, parmi ces candidats extérieurs suspects, ont déjà pu infiltrer le réseau national de recherche scientifique. La suspicion se focalise, en particulier, sur le centre d'études biologiques de Norwich, au sein de l'Université d'East Anglia.

Cette université avait, en effet, été l'objet d'un noyautage par des étudiants irakiens, avant la première guerre du Golfe. La psychose est d'autant plus grande que tout le monde se souvient que, l'an dernier, deux tentatives d'attentats avaient avorté, in extremis, dans le West End à Londres et à l'aéroport de Glasgow. Or les deux terroristes arrêtés, Mohamed Asha, ressortissant jordanien, et Bilal Addulla, d'origine irakienne, étaient tous deux médecins du National Health Service, et le matériel qu'ils avaient sur eux était l'œuvre de leur complice, Kafeel Ahmed, chercheur à l'université de Cambridge.

Bien que, du ministère de l'intérieur jusqu'à la direction des universités britanniques, tout le monde semble vouloir rester optimiste, le journaliste de l'Observer n'exclut pas du tout l'hypothèse selon laquelle des armes de destruction massive sont en cours de fabrication dans le pays. La mesure d'exclusion prise par les Etats-Unis à l'égard des étudiants étrangers candidats à des postes de chercheur a toujours été considérée comme excessive à Londres. La tendance pourrait changer.

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