Les gens de maison de TF1 et Europe 1 convoqués au domicile de l’ex-monarque justiciable se sont acquittés de leur tâche à merveille et ont donné toute satisfaction à leur toujours maître, en s’efforçant de ne poser aucune question désagréable sur les six affaires – dans l’ordre chronologique, Karachi, Tapie, Bettencourt, Kadhafi, Buisson et sondages — qui amènent devant la justice celui qui a littéralement privatisé la République à son profit et au profit de ses amis. Une septième affaire aurait dû être évoquée — mais, là, bien sûr, on rêve — celle de l’usurpation d’identité.
En effet, pour correspondre plus aisément avec son avocat par téléphone, selon la pratique des grands malfrats, Nicolas Sarkozy a utilisé un autre nom que le sien, celui de Paul Bismuth. Or, le véritable Paul Bismuth, ex-camarade de classe de Thierry Herzog, avocat de l’ex-président, existe bel et bien et vit en Israël. Et selon des informations parues dans Libération et Le Monde, il n’a pas du tout, du tout apprécié de voir son nom utilisé sans vergogne , et il envisage de demander réparation en justice. Pour mémoire, l’usurpation d’identité est clairement définie par l’article 2 de la loi n°2011-267 du 14 mars 2011 :
Le fait d'usurper l'identité d'un tiers ou de faire usage d'une ou plusieurs données de toute nature permettant de l'identifier en vue de troubler sa tranquillité ou celle d'autrui, ou de porter atteinte à son honneur ou à sa considération, est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 € d'amende.
Cette infraction est punie des mêmes peines lorsqu'elle est commise sur un réseau de communication au public en ligne.