Il sera désormais de plus en plus tentant de transposer le célèbre poème de Victor Hugo, bref natif du lieu, L’expiation (Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! Morne plaine !) à Besançon puisqu’il s’y passe toujours quelque chose, qui, fort malheureusement, n’est jamais très glorieux. Après le regrettable arrêté anti-mendicité pris pendant l’été pour ôter mendiants et sans-domicile-fixe de la vue des commerçants et des « braves gens » du centre-ville, voilà que le numéro d’octobre-novembre du magazine de la ville, BVV (Besançon Votre Ville), plonge un peu plus les bisontines et les bisontins dans la perplexité et l’affliction.
En effet la « une » de la dite revue affiche la façade du musée, qui va ré-ouvrir ses portes le 16 novembre après quatre années de travaux, et la photo a fait l’objet d’un montage qui orne cette même façade d’un inattendu et ridicule fronton en franglais i am baack. Outre le pronom personnel I étrangement minusculé et la voyelle a grotesquement redoublée, on se demande bien quelle mouche a pu piquer le rédacteur-en-chef de cette revue pour céder à la navrante mode du franglais de bas-étage propagée généralement par des pédants souvent incapables de soutenir une conversation dans la langue qu’ils imposent. N’eût-il pas été plus judicieux, puisque le superbe musée était personnifié, de se contenter d’un titre lisible par tous et pour tous, tel que « Je reviens », ou « Le retour » ?
Avec un tel titre de « une » on s’attendra légitimement à des pictogrammes en langue anglaise à l’entrée du musée : queue here please, paintings first floor et, bien sûr, toilets. En conclusion le choix sémantique qui s’impose pour ce i am baack, c’est RIDICULOUS !

Agrandissement : Illustration 1
