C’est une information qui, sans le Freedom of Information Act voté en 2000 à la Chambre des Communes, aurait totalement échappé aux sujets de sa très gracieuse majesté, et que The Independent a publiée dans son édition du 24 septembre. En 2004, la reine Elizabeth II, treizième fortune au hit-parade mondial de la richesse établi par le magazine américain Fortune avec l’équivalent de 400 millions d’euros, a sollicité le gouvernement de Tony Blair pour que la facture de chauffage du palais de Buckingham soit prise en charge par le fonds de solidarité.
Pour mémoire, le souverain britannique reçoit, chaque année, 15 millions de livres sterling, soit 17 millions d’euros, pour l’entretien de ses résidences, hors Civil List, qui, elle, s’élève à 38 millions donnés par les contribuables. Pour mémoire également le poverty fund, d’un montant de 60 millions de livres sterling pour l’année en question, a pour but de venir en aide aux établissements scolaires, aux hôpitaux et aux familles à faibles revenus pour leur permettre de faire face aux augmentations des prix du fuel domestique et donc du chauffage.
Cette indécente demande a été justifiée par le fait que les 15 millions alloués étaient insuffisants au regard de la montée en flèche de la facture énergétique. C’est le vice-trésorier de la reine qui a été chargé de cette très basse besogne, auprès du gouvernement travailliste qui a refusé en insistant sur le fait que céder à une telle demande constituerait une adverse publicity pour la reine et le gouvernement.
Si, six ans plus tard, sa fort peu glorieuse majesté entend toujours se faire admettre dans l’association des souverains nécessiteux, il lui reste une solution : comme elle fréquente régulièrement, semble-t-il, l’hippodrome de Chantilly, il y a, là, un élu local qui pourrait lui présenter sa généreuse donatrice.