Photo : Rui Vieira / PA
A la notable exception de Londres où le maire conservateur, Boris Johnson, va commencer un second mandat aux dépens des espoirs de retour de son prédécesseur travailliste, Ken Livingstone, la journée du 4 mai aura été franchement catastrophique pour la coalition britannique Tories Lib-Dems et le tandem Cameron Clegg, à l’occasion des élections locales dans tout le Royaume-Uni. Le fait d’avoir gardé Londres de justesse (51,5% contre 48,5%) ne sera qu’un cache-misère pour la coalition et ne masquera pas le fait que le parti travailliste redevient un rival sérieux pour les prochaines échéances électorales.
Sur l’ensemble des résultats, les Tories obtiennent 42 conseils locaux, une perte de 12, et 1006 sièges de conseillers, soit un recul de 403, alors que le Labour gagne 75 conseils, une progression de 32, et 2159 sièges, une avancée de 824. Les Lib-Dems sont les grands perdants de ces confrontations locales : outre le fait que les amis de Nick Clegg n’obtiennent aucun siège à Londres, ils n’auront, pour le prochain mandat, que 6 conseils locaux au lieu de 7, et 438 conseillers, un recul de 329. La position du vice-premier ministre, Nick Clegg, et de ses amis va devenir singulièrement fragile dans la coalition gouvernementale.
Si la victoire travailliste est nette, néanmoins le fait de ne pas avoir repris Londres - mais il faut reconnaître que la campagne de Ken Livingstone, qui est allé jusqu’à pleurer en public pour regretter les erreurs de son unique mandat, n’a pas été exaltante - et de ne pas avoir su transformer cette échéance en raz-de-marée (glissement de terrain en anglais, landslide). Cette campagne a également fait ressurgir de vieux démons et quelques sujets d’inquiétudes, notamment la sourde rivalité entre Ed Miliband, leader du parti travailliste, et son frère David, qu’il avait battu de façon inattendue, lors d’un troisième tour venu d'ailleurs pour prendre la tête du Labour. Ainsi, parmi les victoires du Labour il y a le conseil local de Worcester, dans le grand Birmingham, qui était aux mains des conservateurs. Or, il y a un mois, le frère d’Ed Miliband, David, avait déclaré : If we cannot win in Worcester, we cannot get into government, ce qui signifie : si on gagne pas à Worcester, on ne peut pas aller au gouvernement. Une curieuse façon de travailler à l’unité du parti travailliste de la part de quelqu’un qui, après sa défaite à la tête du labour, s’était engagé à ne rien dire pour ne pas nuire à son propre frère…
Pour consulter les résultats détaillés :
P.S. : Une nouvelle de taille dans ce scrutin local, la disparition presque totale des extrémistes populistes du BNP, British National Party, équivalent du FN britannique, qui perd 9 des 12 sièges de conseillers qu'il avait gagnés en 2008, peut-être un bon présage pour le continent...