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Billet de blog 6 avril 2015

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Législatives britanniques, l'Écosse futur arbitre?

La campagne des élections législatives britanniques entre dans sa deuxième semaine aujourd’hui et semble s’être installée dans une routine feutrée, sans éclat majeur à ce jour.

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La campagne des élections législatives britanniques entre dans sa deuxième semaine aujourd’hui et semble s’être installée dans une routine feutrée, sans éclat majeur à ce jour. Le premier débat télévisé, organisé, le 3 avril, par la chaîne privée ITV à Manchester devant devant deux cents spectateurs, a réuni les sept partis en présence avec leurs chefs de file respectifs : David Cameron Tories, Ed Miliband Labour, Nick Clegg Lib-Dems, Nicola Sturgeon Scottish Nationalist Party, Nigel Farage UKIP, Natalie Bennett Green Party, Leanne Wood Plaid Cymru (le parti indépendantiste gallois). On notera, incidemment, que trois des sept partis engagés dans ces législatives sont dirigés par des femmes, ce qui n’est pas encore la parité — d’autant qu’il n’y avait que 148 députées sur 650 dans l’assemblée sortante —, mais néanmoins nettement supérieure à la mauvaise farce cumularde et machiste des récentes départementales françaises.

Pour les différents commentateurs ce débat a été sans grand relief et le premier sondage réalisé immédiatement après par ICM a donné Miliband vainqueur d’une très courte tête, 25% de convaincus contre 24% à Cameron. ComRes et Survation, deux autres instituts de sondage, ont, quant à eux, placé Cameron et Miliband à égalité, respectivement 22% et 25% chacun, alors que YouGov et Ipsos-Mori affirment que pour 28% des sondés c’est l’écossaise Nicola Sturgeon qui a crevé l’écran et a paru la plus convaincante. Le détail des différents sondages est à lire ici*. Cet engouement rappelle celui de la campagne 2010 pendant laquelle Nick Clegg avait étonné par son style dynamique, progressiste et son franc parler, pour finalement, et contre toute attente, s’allier aux conservateurs avec les résultats que l’on sait. Cependant le SNP et sa chef de file pourrait bien jouer un rôle important dans la prochain parlement — ce qui constituerait un formidable pied-de-nez aux principaux partis, après leurs efforts pour enrayer la volonté d'indépendance de l'Écosse — , puisque les sondages lui prédisent plus d’une quarantaine de sièges, ce qui pourrait en faire un parti charnière au cas, fort probable, où ni le Labour ni les Tories n’obtiendraient la majorité à la chambre des communes.

Nicola Sturgeon va donc devenir la cible de toutes les attentions et de toutes les tractations. Mais elle va sans doute réfléchir longuement pour déterminer de quel côté faire pencher le SNP, car d’une part il reste six semaines, d’autre part ce qui arrive à Clegg, lui qui a vendu son âme et celle de son parti pour un strapontin, donne à réfléchir, puisque tous les sondages le donne archi-battu, par le candidat travailliste, dans sa propre circonscription de Sheffield Hallam dans le South Yorkshire. Le prochain débat télévisé est prévu jeudi 9 avril et pourrait se dérouler sans Cameron ni Miliband, ce qui reste à confirmer. Le Guardian a publié une rétrospective des dix affiches électorales les plus marquantes de ces dernières années, parmi lesquelles le célèbre jeu de mots des Tories de 1999 sur Blair le menteur (liar), Bliar, et celle du parti libéral (dirigé alors par David Steel) de 1979 qui ressemble à une très mauvaise affiche de film de série B.

*Il faut cliquer sur le troisième sous-titre : Leaders' debate.

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