La Convention pour la 6ème République organise une conférence-débat le mercredi 12 novembre à Besançon. Toutes celles et tous ceux, adhérents ou non-adhérents, franc-comtois ou non, bourguignons ou non, qui veulent tourner la page de cette tour d’ivoire anti-démocratique qu’est la constitution du 4 octobre 1958, dans laquelle un président de la République élu peut s’enfermer confortablement en tournant le dos à ses engagements, ses promesses et son électorat, sont les bienvenus pour participer massivement à cette réunion. La différence majeure entre l’élection présidentielle et celle de Miss France est que cette dernière, une fois élue, est tenue de respecter les contrats et les engagements qui ont été engendrés par son élection, mais pas le président de la République dans le cadre institutionnel actuel. C’est pourquoi il y a urgence pour rendre la démocratie aux électeurs.
La 6ème République, pourquoi ? Comment y parvenir ?
Mercredi 12 novembre à 18h
avec Paul ALLIES, Président de la Convention pour la 6° République (C6R)
Professeur de science politique à l'Université de Montpellier I
IUT de Besançon
Amphi A, (Bâtiment Central, Hall d'entrée)
30 avenue de l'Observatoire, Campus de la Bouloie,
Besançon.
Bus n° 7 et n°9 depuis le centre-ville, arrêt IUT.
Contribution de Paul Alliès au thème n°5, Démocratie et représentation, des Etats Généraux du Parti Socialiste :
La nécessité d'une 6° République. Cela fera trois fois que les socialistes auront été en tout ou partie mais durablement au pouvoir: 1981-1993, 1997-2001, 2012-2017, soit 21 ans. Rien pour autant n'aura changé dans les institutions de la V° République. Ces institutions dont F. Mitterrand avait dit qu'"elles étaient dangereuses avant moi et le resteront après moi". Il avait vu juste. Un présidentialisme unique en Europe n'en finit pas d'épuiser les rapports entre les pouvoirs et entre ceux-ci et la société civile. L'irresponsabilité politique en est le prix à payer. Du sommet de l'Etat à la tête des collectivités locales, on peut gouverner selon son bon plaisir et même à l'encontre du programme sur lequel on s'est fait élire. La dérive oligarchique d'un tel système semble sans limite, nourrie par la pratique du cumul des mandats dans le temps et par la colonisation technocratique de la décision publique. Et pourtant ? Les socialistes n'ont-ils pas le parlementarisme dans leur patrimoine génétique c'est-à-dire la promotion continue des droits du Parlement, alliée à la stabilité primo-ministérielle ? C'est le socle d'une République équilibrée et ouverte à la société réelle. Cette réinvention de la démocratie représentative ira de pair avec l'avènement de la démocratie délibérative et participative. La troisième révolution industrielle que nous vivons, celle de l'information, libère une formidable créativité de la société civile, méconnue par les institutions. Les socialistes doivent proposer une démocratie globale où le pouvoir arrête le pouvoir par l'interactivité entre le politique et le social. La V° République ne peut s'ouvrir à ce nouveau régime démocratique. Il faut passer à une 6° République. Cela veut dire sortir de l'impasse doctrinale dans lequel nous nous sommes enfermés durant ce quart de siècle de pouvoir. Cela veut dire que nous donnons un contenu institutionnel au désir de partage des responsabilités et de confrontation des pratiques. Cela veut dire que nous nous engageons sur les modalités concrètes de l'avènement de cette nouvelle République. Cela veut dire que nous considérons la question démocratique comme faisant partie intégrale de la question sociale comme le disait Pierre Mendès-France dans La République Moderne. Elle reste à faire et ce sera la Sixième de notre histoire. C'est la tâche des socialistes d'en porter le projet.
http://www.c6r.org