Non il ne s’agit pas de celui que ses proches collaborateurs ont surnommé « Pépère » et qui n’en finit pas de trahir ses engagements, ses promesses et sa crédibilité politique. Non il ne s’agit pas de lui, tout semble avoir été dit tant la consternation est grande. Non il s’agit d’un autre monarque, pas républicain celui-là, celui dont les catholiques ont hérité au printemps et qu’il est de bon ton, apparemment, dans le microcosme médiatique de droite de nommer « François » plutôt que « le pape François ». On avait constaté immédiatement des problèmes de mémoire chez le nouvel élu, car, très rapidement, on avait compris qu’il ne souvenait plus du tout de ce qu’il avait fait pendant les années de plomb de la dictature du sinistre général Videla en Argentine, son pays de naissance. D’autres, fort heureusement, semblaient s’en souvenir de façon assez précise.
Puis, il y a quelque semaines, a surgi l’insoutenable tragédie de Lampedusa, et, là, intervenant avec sincérité et rapidité, le déjà nommé avait fait part de sa vergogna, en italien dans le texte, la honte totale, exprimée de façon indubitablement émouvante et convaincante par quelqu’un qui est censé être au fait de la communication. Il serait même adepte des réseaux sociaux. C’est vrai que tous les moyens sont bons dans le marketing idéologique. Mais depuis, il y a eu très certainement une coupure de réseau au Vatican. En effet, personne n’a pensé à informer le souverain pontife des appels à la haine et au racisme de l’abbé Beauvais, intégriste bien connu de Saint-Hilaire de Chardonnet.
Porte-voix à la main, cet ecclésiastique, qui aurait été si épanoui sous le régime de Vichy, a pu participer à une manifestation d’extrême droite en hurlant l’abominable, l’insoutenable aussi, « Ya bon Banania, Y a pas bon Taubira ». Et, en cette occasion, aucune réaction ni de l’épiscopat français, ni du Vatican, rien, pas l’ombre d’une vergogna. Silence radio au Vatican qui avait été si justement prompt à s’indigner de l’indifférence du monde riche face à tous ces hommes, toutes ces femmes et tous ces enfants qui fuient la misère et la mort sur le continent africain pour la retrouver dans l’horreur aux portes de l’Europe. Silence total aussi sur ces parents, catholiques bon teint, qui ont encouragé leurs enfants à crier sur le passage de la garde des sceaux : « C'est pour qui la banane ? C'est pour la guenon ! ». Pas la moindre réaction non plus ! Si, quand même, celle d’un autre François, une vraie référence celui-là, François Morel sur France-Inter :