Angelin Preljocaj est un nom récent dans le monde de la chorégraphie, un nom qui pourrait bientôt supplanter celui de Béjart, et, peut-être le faire oublier. Né en 1957, de parents albanais, dans la région parisienne, Preljocaj a bâti son expérience en bourlinguant de Paris à New York en passant par d'autres destinations aussi diverses que Buenos Aires et Aix-en-Provence. Samedi 4 octobre sa troupe donnait la dernière représentation de Blanche-Neige au Palais de la Danse dans le 8ème arrondissement de Lyon avant de monter à Paris.
Cette adaptation n'est pas une production avant-gardiste farfelue, c'est une pure merveille, dans laquelle on retrouve le cheminement du conte. Les choix musicaux, notamment d'œuvres de Mahler, sont excellents, la mise en scène est exceptionnelle, les costumes réalisés par Gauthier mêlent l'inattendu et la simplicité d'une manière extraordinaire, la chorégraphie est limpide, la troupe est exaltante, avec une mention particulière pour les deux danseuses qui incarnent Blanche-Neige et sa marâtre, qui sont magnifiques et qui accomplissent une véritable prouesse physique pendant deux heures sur scène.
Rien, a priori, ne me prédestinait à m'enthousiasmer devant un spectacle de danse moderne, mais je l'ai fait, il y a deux ans au Zénith de Dijon pour applaudir la troupe de Béjart, et j'ai recommencé samedi à Lyon. La troupe d'Angelin Preljocaj a eu droit à une ovation debout, longue et fort méritée. Je ne peux que le conseiller très chaleureusement à tous les abonnés parisiens. Précipitez-vous ! Le maître chorégraphe a un nom très difficile à prononcer, mais quel talent !