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Billet de blog 9 mars 2012

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Carlinades à foison

Cette campagne électorale est en train de prendre un tour pittoresque et savoureux du seul point de vue du langage utilisé par l’entourage du sortant dont on espère qu’il sera bientôt sorti.

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Cette campagne électorale est en train de prendre un tour pittoresque et savoureux du seul point de vue du langage utilisé par l’entourage du sortant dont on espère qu’il sera bientôt sorti. Tandis que l’actuel occupant de l’Elysée s’ingénie à transformer, de manière suicidaire, l’élection présidentielle qui arrive en un référendum pro ou anti-Sarkozy, en tentant de ressusciter le tristement célèbre « moi ou le chaos » gaullien, son épouse a surgi dans les media complaisants pour se répandre en un flot de « petites phrases » aussi stupéfiantes que saugrenues  qui révèlent une suffisance, une arrogance et un aveuglement peu communs.

La première de ces perles se voulait une justification de la soirée du Fouquet’s : « Cette soirée au Fouquet’s est bien moins grave que les 35h. » Fichtre ! Voilà un premier exocet, sans doute concocté au Cap Nègre et finalisé dans l’hôtel particulier du 7ème, qui laisse pantois et qui ne pouvait rester sans lendemain. De fait, la suite est venue cette semaine. Tout d’abord rapportée par Libération du 7 mars, cette phrase-choc lancée à une journaliste de France 2, en coulisses, alors que l’époux était sur le plateau, chez lui donc : « Nous sommes des gens modestes. » Cette auto-proclamation a très certainement mis du baume au cœur aux nombreux salariés qui luttent contre des conditions de vie sinon précaires tout au moins difficiles.

De plus, il faut bien entendre « modestes » dans sa double acception : d’une part, dépourvu de faste, de luxe ou d’éclat, faible pécuniairement ; d’autre part, qui a de la modération, de la retenue. Ah ! Quel judicieux choix sémantique ! C’est très exactement ce qu’incarnent le fossoyeur de la République et son épouse depuis bientôt cinq ans. C’est précisément l’image que tous les citoyens et toutes les citoyennes de ce pays ont de ce couple ! Mais l’ex-mannequin présumée chanteuse n’en est pas restée là. Invitée, hier, sur France 5, elle a confié à Patrick Cohen, en coulisses de l’émission, lequel l’a relaté ce matin sur les ondes de Radio-Sarkozy, pardon, France-Inter : « Pas un seul journaliste ne soutient mon mari. »

On ne peut que songer, devant tant d’ingratitude, à toutes celles et tous ceux qui, de Laurence Ferrari à Jean-Pierre Pernaut, en passant par Jean-Pierre Elkabbach, Claire Chazal, Jean-Michel Apathie, Christophe Barbier, Yves Calvi, Jean-Luc Hees, Philippe Val et bien d’autres encore, quotidiennement et inlassablement, font des efforts désespérés pour que les petits souliers de leur monarque préféré soient les plus reluisants de tout le royaume. Et les voilà tout d’un coup découragés par l’épouse du monarque. Trop injuste !

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