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Billet de blog 9 septembre 2008

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1 jour par semaine sans viande pour lutter contre le réchauffement ?

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C'est ce que préconise le très sérieux Dr. Rajendra Pachauri, co-lauréat du prix Nobel de la Paix 2007 et président de la non moins sérieuse commission intergouvernementale de l'ONU sur le réchauffement climatique. L'information a été donnée, dans l'édition du 7 septembre de l'hebdomadaire britannique The Observer, par la journaliste spécialiste des questions environnementales, Juliette Jowit.

L'argumentation de Rajendra Pachauri s'appuie sur le postulat que les comportements alimentaires doivent changer pour permettre d'enrayer les émissions de gaz à effet de serre, en arguant du fait que la baisse éventuelle de la consommation de viande individuelle engendrera une réduction massive de l'agriculture d'élevage.

Or, selon la FAO, Food and Agriculture Organization, 1/5 des émissions de gaz à effet de serre est dû à la production de viande à travers la planète. Le méthane produit par les ruminants serait 23 fois plus nocif dans le processus de réchauffement de la planète que le dioxide de carbone. Or la même FAO prévoit que la consommation de viande va doubler d'ici à 2050.

La conclusion de Rajendra Pachauri, qui est végétarien, est qu'abandonner toute consommation de viande un jour par semaine permettrait d'atténuer très conséquemment le développement du réchauffement de la planète. Il semble évident que l'économiste indien va se faire plus d'amis dans le monde de l'industrie automobile, curieusement épargnée dans son analyse globale, que dans celui de l'industrie alimentaire. Du reste le représentant britannique des producteurs de viande de porc, qui vient sans doute de la concurrence puisqu'il se nomme Chris Lamb, a réagi vivement en affirmant que le réchauffement de la planète est un problème, mais que les solutions simplistes en sont un autre. Il a été suivi, dans ce domaine, par le professeur Robert Watson, chef du département des affaires alimentaires et environnementales au ministère de l'agriculture du gouvernement britannique.

Si on ne peut disconvenir que Rajendra Pachauri est a priori quelqu'un de sérieux et de respectable, on a quelque difficulté à comprendre comment les flatulences bovines menaceraient davantage la planète que les innombrables voitures qui la sillonnent, les avions qui la survolent et les usines qui sont à sa surface.

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