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Billet de blog 10 août 2008

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David Miliband, lueur d'espoir des travaillistes britanniques

David Miliband est l'actuel secrétaire d'Etat aux affaires étrangères du gouvernement britannique de Gordon Brown. Il a commencé sa carrière politique en 2001, lorsqu'il s'est fait élire à South Shields, petite ville de 90.000 habitants à l'est de Newcastle dans le comté de Tyne & Wear. Depuis 2002 il a été successivement ministre chargé de l'enseignement primaire et secondaire, puis ministre des régions et territoires, dans un ministère créé par Tony Blair en 2005,

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David Miliband est l'actuel secrétaire d'Etat aux affaires étrangères du gouvernement britannique de Gordon Brown. Il a commencé sa carrière politique en 2001, lorsqu'il s'est fait élire à South Shields, petite ville de 90.000 habitants à l'est de Newcastle dans le comté de Tyne & Wear. Depuis 2002 il a été successivement ministre chargé de l'enseignement primaire et secondaire, puis ministre des régions et territoires, dans un ministère créé par Tony Blair en 2005, secrétaire d'Etat à l'environnement et aux affaires rurales pour finalement prendre la succession de Margaret Beckett au prestigieux Foreign Office en 2007.

Ses grands-parents, paternels et maternels, juifs polonais, ont quitté Varsovie pour échapper aux nazis et s'installer en Belgique d'abord, au Royaume-Uni ensuite. Ses études secondaires ont été sans éclat particulier. Il a été diplômé en économie et en politique de Corpus Christi College à Oxford, puis a commencé à travailler dans le monde associatif. Jusque-là, rien de bien extraordinaire qui pourrait le distinguer d'un autre membre du parti travailliste, auquel il adhère en 1989. Mais son bon choix sera de monter dans le wagon de John Smith, en 1992, pour la rénovation du parti, et surtout, en 1994, de se joindre à l'aventure du New Labour aux côtés de Tony Blair, ce qui fait de lui, bien qu'il s'en défende, ce que l'on appelle, au Royaume-Uni, un blairite.

C'est le 30 juillet que David Miliband semble avoir fait un autre bon choix. Dans un entretien accordé au Guardian, il a montré une habileté extrême en souhaitant que le Labour change de politique, sans jamais critiquer Gordon Brown mais en réservant ses flèches les plus acérées au leader conservateur, David Cameron. Cet entretien a été ensuite commenté d'abord par la célèbre éditorialiste du Guardian, Polly Toynbee, dans l'édition du 2 août, puis par Gaby Hinsliff dans l'Observer du 3 août. Outre le fait qu'il est jeune, 43 ans, et dynamique, David Miliband s'exprime sans détour : "New Labour won three elections by offering real change - not just in policy, but in the way we do politics. That remains the right basis for the future." Ce qui signifie : le New Labour a gagné trois élections en proposant un véritable changement – pas seulement dans les choix d'orientation, mais dans la manière dont nous faisons de la politique. Cela reste la base appropriée pour l'avenir.

Ce type de discours a beaucoup plu, puisque, tout en ménageant son chef actuel, Miliband prend position pour un futur très immédiat. En effet le coup de grâce, à l'impopularité déjà extrême de Gordon Brown, a été porté dans la dernière semaine de juillet avec l'élection partielle de Glasgow Est. Cette circonscription, située à quelques pas de la maison natale du premier ministre britannique, a toujours été travailliste depuis sa création, avec une marge d'environ 15.000 voix. Le 27 juillet, contre toute attente, c'est le candidat du Scottish Nationalist Party, John Mason, qui a été élu avec près de 400 voix d'avance sur la candidate travailliste, Margaret Curran, qui a déclaré : "We are unelectable everywhere and that situation is untenable." Littéralement, nous sommes inéligibles partout et cette situation est intenable.

Que la tentative Miliband marche ou non, Gordon Brown a toutes les chances d'entrer dans le livre des records : soit il sera le seul premier ministre de l'histoire arrivé au pouvoir sans élections et reparti toujours sans élections générales, si Miliband le remplace rapidement, soit il subira la plus grosse défaite de l'histoire travailliste s'il décide de mener le parti à la bataille lui-même. Pas étonnant, dans ces conditions, que l'entretien de Miliband au Guardian ait redonné un peu de baume au cœur des militants.

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