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Billet de blog 11 juillet 2011

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Les Bleues, quel régal !

Dans la phase finale de la coupe du monde féminine de football, qui se déroule actuellement en Allemagne, l'équipe de France va jouer, mercredi 13 juillet, les demi-finales contre les Etats-Unis. Le spectacle global est régénérant et cette équipe de France-là suscite l'engouement, l'admiration et l'enthousiasme. Elles développent un jeu spontané, intelligent et offensif en permanence.

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Dans la phase finale de la coupe du monde féminine de football, qui se déroule actuellement en Allemagne, l'équipe de France va jouer, mercredi 13 juillet, les demi-finales contre les Etats-Unis. Le spectacle global est régénérant et cette équipe de France-là suscite l'engouement, l'admiration et l'enthousiasme. Elles développent un jeu spontané, intelligent et offensif en permanence.

Contrairement à leurs homologues masculins, elles ne pratiquent pas de tackles glissés assassins. Elles ne se roulent pas par terre, au moindre contact, en faisant mine de hurler de douleur et en levant un bras à la verticale pour appeler le banc de touche au secours. Elles ne s'agglutinent pas autour de l'arbitre pour contester la moindre de ses décisions. Bien au contraire elles sont disciplinées et respectueuses des règles du jeu et du public, pas du tout le genre à se cacher dans un bus pour entamer une grève. Lorsqu'elles marquent un but elles ne tournent pas frénétiquement le dos au public pour montrer leur nom sur le maillot. Elles ont des qualités techniques époustouflantes. Ainsi Louisa Necib et Gaëtane Thiney enchaînent des gestes qui feraient bien des jaloux parmi les garçons de Ligue 1.

D'une manière générale, elles sont méconnues ou inconnues. La plupart ont un statut amateur et seules quelques-unes sont professionnelles. Leur salaire oscille entre 6.000 et 8.000 euros par mois, ce qui est déjà coquet, mais les laisse à des années-lumière des rémunérations indécentes du football masculin, comme par exemple les 300.000 euros mensuels du très poussif Gignac à Marseille ou les 900.000 de la tête-à-claques portugaise de Madrid, Ronaldo. Elles redonnent vie à un jeu simple et attachant, et elles redonnent des couleurs à la FFF, qui, depuis juillet 2010, en avait bien besoin.

Lorsque les micros et les caméras se tendent devant elles, elles s'expriment avec le sourire et dans un langage châtié, accessible et clair. On est aux antipodes du xylolecte débile des micros-trottoirs masculins d'après-match, et des sempiternels « Ouais c'est net », « Ouais on les a respectés », « Ouais on les a pressés très haut », « On a appliqué les consignes du coach ». Certes ce football féminin n'est pas pour autant le paradis, car on a vu des filles, dans diverses équipes, Canada, Angleterre, Australie entre autres, dont le comportement leur permettrait d'être très à l'aise dans des équipes masculines. Néanmoins, quel plaisir ! Quel spectacle ! Quelle spontanéité !

Cependant, au cas où les françaises atteindraient et gagneraient la finale, ce qu'on leur souhaite de tout cœur, et au cas très vraisemblable où l'actuel président de la République, champion du monde de la récupération politique, se précipiterait dans les vestiaires pour leur voler la victoire, on se prend à espérer que ces belles jeunes femmes gardent juste un tout petit peu de mimétisme masculin pour mettre l'intrus tout habillé sous la douche...

Crédit photographique FFF.

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