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Billet de blog 11 août 2008

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Edward Hopper, peintre d'une Amérique paisible

Edward Hopper fait indubitablement partie des grands peintres américains du 20ème siècle. Né en 1882, dans une famille de commerçants prospères, à Nyack dans l'état de New York, Hopper s'est passionné rapidement pour la peinture, en suivant les cours du New York Institute of Art and Design.

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Edward Hopper fait indubitablement partie des grands peintres américains du 20ème siècle. Né en 1882, dans une famille de commerçants prospères, à Nyack dans l'état de New York, Hopper s'est passionné rapidement pour la peinture, en suivant les cours du New York Institute of Art and Design.

Malgré trois épisodes parisiens assez brefs, lorsqu'il avait vingt-cinq ans, dont l'excellente Fondation de l'Hermitage à Lausanne a exposé quelques inédits il y a trois ans, Edward Hopper a partagé son temps, jusqu'à sa mort en 1967, entre deux lieux qui le fascinaient par leur beauté, New York et Cape Cod, à la pointe sud du Massachussetts.

Ces deux sites résument les choix, les thèmes et le talent d'Edward Hopper, puisque, dans ses magnifiques tableaux, on retrouve d'une part la solitude du citadin, une solitude qui semble toujours choisie mais jamais accablante, comme en témoigne le désormais célèbre Nighthawks, qui, en 1923, fit vraiment connaître Hopper ; d'autre part la paisible harmonie de la nature que lui ont inspirée ses fréquentes visites à Cape Cod, symbole historique et littéraire des Etats-Unis, puisque c'est là que les premiers pèlerins arrivèrent sur le Mayflower, en 1620, et c'est là également, ainsi qu'à Nantucket, que Herman Melville situa le début des aventures du Captain Ahab, avant d'aller pourchasser la mythique Moby Dick. Symbole artisanal aussi, puisque Cape Cod c'est, littéralement le cap de la morue, la base de la pêche jusqu'au début du 20ème siècle.

Les lueurs de la ville et les couleurs intenses et chaudes de Cape Cod ont été reproduites avec régularité et passion par Hopper et son épouse Joséphine, qui peignait avec lui. Les tableaux d'Edward Hopper sont saisissants de douceur, de sérénité et de simplicité, comme on peut en juger sur le lien suivant. C'est à partir des années 1950 qu'Edward Hopper a commencé à atteindre une certaine notoriété dans son pays natal. L'Europe a attendu les années 1980 pour développer un engouement à la mesure du talent de ce peintre un peu mysanthrope.

Le New York Times, dans son édition du 10 août, a pris, par l'intermédiaire d'un de ses journalistes, Gregory Dicum, une initiative extrêmement originale qui consiste en une comparaison commentée des lieux que Hopper a peints à Cape Cod et des photos actuelles de ces mêmes lieux. Le résultat est assez étonnant : si l'église méthodiste de Provincetown, par exemple, n'a pas changé, d'autres endroits ont pâti du temps et du caractère inesthétique de certaines constructions. Mais l'atmosphère est conforme aux tableaux, douce et paisible.

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