Sir Ian Blair, homonyme de l'ex-premier ministre britannique Tony Blair et chef de la Metropolitan Police londonienne, a été poussé à la démission par le nouveau maire conservateur de Londres, Boris Johnson. C'est ce qu'ont révélé Sandra Laville et Richard Norton-Taylor, deux journalistes du Guardian, dans l'édition du 3 octobre. Alors que Sir Ian Blair pensait qu'il assurerait la transition jusqu'à la nomination de son successeur, Boris Johnson a poussé la provocation jusqu'à lui dire qu'il n'aurait pas de successeur, en attendant l'arrivée prochaine d'un ministre de l'intérieur conservateur. Détail qui prouve que l'actuel maire de Londres pense dur comme fer que des élections anticipées sont proches et inévitables.
Quant à Sir Ian Blair, on ne peut s'empêcher de penser que c'est un miracle, travailliste celui-là, qu'il soit encore en poste. En effet, à la suite des attentats terroristes qui avaient frappé Londres en juillet 2005, une certaine psychose avait envahi la police londonienne, qui avait abattu, d'une balle en pleine tête, un étudiant brésilien de 27 ans, Jean Charles de Menezes, qui, d'après les témoins oculaires présents sur le quais de cette station de métro ce jour-là, n'avait strictement rien compris, en raison d'un faible niveau d'expression et de compréhension en anglais, des sommations qui lui étaient faites et n'avait donc pas obtempéré. Non seulement Sir Ian Blair n'avait pas démissionné, mais il avait apporté son soutien à la police, tout en présentant de Menezes comme un dangereux terroriste, ce qui avait ulcéré la famille de la victime. Sandra Laville avait rappelé cet épisode dans l'édition du 20 septembre du Guardian.
Sir Ian Blair s'en va donc, ce qui semble juste et logique, bien que très tardif. C'est le deuxième Blair à quitter le devant de la scène. Fort heureusement, il reste un autre Blair, très respectable celui-ci, dans la mémoire des Britanniques. De son prénom Eric, de son nom de plume George Orwell.