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Billet de blog 12 novembre 2008

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Papy 007 s'insurge

C'est une époque désormais lointaine que celle de la jonction entre les années soixante et soixante-dix. C'est pendant cette période que l'acteur britannique Roger Moore s'est fait connaître.

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C'est une époque désormais lointaine que celle de la jonction entre les années soixante et soixante-dix. C'est pendant cette période que l'acteur britannique Roger Moore s'est fait connaître. D'abord par des séries télévisées aussi gentillettes que mièvres. Ivanoe, d'abord, Le Saint ensuite, Amicalement vôtre enfin, tout cela entre 1961 et1971. Rien de transcendant qui puisse annoncer un acteur d'exception, mais Moore se glisse dans la peau du womaniser, dont le ton, le regard semblent engendrer une certaine distance entre son personnage et lui. Et comme en 1973, il faut trouver un successeur à l'ineffable et excellent Sean Connery, qui, lui, a fait bien d'autres choses, Roger Moore se glisse, sans difficulté, dans la peau de 007, pendant une dizaine d'années, jusqu'à ce qu'il soit remplacé par Timothy Dalton. Ce qui n'est guère difficile, puisque le jeu se résume à des mouvements de sourcils et de menton. Certes on lui concède que les femmes étaient folles de lui et qu'il affichait un humour pince-sans-rire, tongue-in-the-cheek, comme disent les Grands-Bretons.

Ce souvenir a suffi au quotidien britannique The Telegraph pour mettre à la une, dans l'édition du 12 novembre, ce 007 du troisième âge. Quelle drôle d'idée, non ? La rédaction du Telegraph était en mal de papiers ? En fait d'une part, Moore publie un livre, My word is my bond, dont on ne peut pas dire que le jeu de mots est carrément désopilant et passera à la postérité, donc il s'agit de promotion ; d'autre part, le Royaume-Uni semble avoir un faible pour ce royal sujet, qui, non seulement a fait entrer des devises dans le pays, mais qui, en plus, ne défraie pas la chronique, se tient à distance des projecteurs un peu trop brûlants et consacre beaucoup de temps à son travail d'ambassadeur de l'UNICEF. Alors pourquoi en parler dans mon blog ?

Parce que, dans cet entretien, Papy Bond, qui a fêté son 81ème anniversaire le 14 octobre, verse dans le pittoresque. Il déplore que les James Bond, à la fois les films et les personnages, soient devenus trop violents. Avant dit-il, la violence était camouflée, suggérée, jamais montrée. Intéressant, mais on n'est pas très convaincu tout de même, parce que c'est bien là le problème. Notons, que grand frère beau joueur, il a pris soin de rendre hommage, au passage, à Daniel Craig, acteur remarquable bien sûr, mais non, il n'aime trop ce style violemment débridé développé dans Quantum of Solace. Il a bien fait de rendre hommage, quand même old Roger, parce que le chemin cinématographique post-007 qu'il a pris, lui, ne force pas le respect. Rappelons, incidemment qu'il a tourné dans un sombre navet des Spice Girls. J'ai toujours bien aimé les James Bond, pour leur côté dérisoire et presque anti-cinématographique, mais, Daniel Craig brise le charme, et, en plus il ressemble à Poutine. C'est un comble ! Non, décidément, à 81 ans, il y avait, somme toute, bien d'autres choses à dire. Roger Moore aurait pu dire que le véritable espionnage, on le trouve dans les romans du fascinant John Le Carré, et leurs excellentes adaptations cinématographiques. Mais Sir Roger les a-t-il seulement lus ?

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