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Billet de blog 13 janvier 2012

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Le off c'est ouf !

Littéralement off, c’est l’apocope de l’expression anglaise off the record, qui s’utilise  pour parler de l’entretien réalisé, par des journalistes, avec une personne importante ou présumée telle et dont l’équivalent sémantique est « qui n’est pas officiel et qui ne doit pas être répété publiquement ».

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Littéralement off, c’est l’apocope de l’expression anglaise off the record, qui s’utilise  pour parler de l’entretien réalisé, par des journalistes, avec une personne importante ou présumée telle et dont l’équivalent sémantique est « qui n’est pas officiel et qui ne doit pas être répété publiquement ». Autant dire que le off est devenu très in, et que ce qui est « hors enregistrement » doit inéluctablement être considéré comme essentiel, alors qu’il s’agit du volontairement secondaire au détriment de l’essentiel, c’est-à-dire le débat idéologique censé faire progresser une société. L’ex-journaliste du Monde, Daniel Carton, avait publié, en 2003 aux éditions Albin Michel, un ouvrage intitulé « Bien entendu…c’est off ».

Bien loin de réfléchir au concept du off et d’en approfondir les origines, les applications et les pratiques, Daniel Carton s’était contenté de faire un catalogue d’anecdotes et de situations qui mettaient en scène non pas les idées et les projets, mais les acteurs de la vie politique dans de l’inepte et de l’inaudible. Savoir, par exemple, que Chirac voulait que Rocard fût ministre en 1997, alors que Jospin refusait et que, pour éviter une rencontre impromptue Jospin-Rocard, ce dernier dut attendre dans les jardins de l’Elysée, est aussi intéressant et déterminant que de connaître le nom du couturier qui a fait la robe de la duchesse de Cambridge, Catherine Middleton, épouse du très utile, comme chacun sait, prince William. Donc, la semaine dernière a été consacrée au off et aux effets du off.

Que le candidat socialiste se prête à des facéties, hors micro, et que des journalistes, ou présumés tels, se sentent obligés de donner écho à des propos et des comportements qui n’ont aucune valeur, montre, une fois encore, l’inanité de ce système qui érige le syndrome de l’homme providentiel en  référence démocratique. Et que de telles inepties soient exploitées par des gens qui ont institutionnalisé la vulgarité, l’indécence et le vide intellectuel intersidéral est également tristement révélateur. Car, enfin, que le off soit brandi par les deux plus immondes poufs du paf imposé (toute ressemblance n’est pas fortuite, il s’agit bien de la fifille à son papa et de la harengère à son nain-nain) est vraiment complètement ouf. La préposition off, en anglais, marque aussi l’éloignement. Donc on peut dire que, dans ce cadre-là, le débat d’idées, c’est complètement off.

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