Sur la grille de France-Culture figure, entre autres bien sûr, l'émission de Frédéric Martel Masse critique le dimanche soir à 19h. Or en ce dimanche 13 mars, de retour de Paris, au lendemain de la très agréable et très conviviale célébration du troisième anniversaire de Mediapart, quoi de plus naturel que d'écouter ce programme surtout lorsqu'est annoncée, au sommaire, la présence de Laurent Mauduit ?
Laurent Mauduit n'étant pas le seul invité, il convient d'écouter ou plutôt d'entendre, tant l'impatience est grande, successivement un journaliste américain, Winston Maxwell, puis le directeur de la rédaction d'un site d'origine américaine en franchise, Johan Hufnagel, ainsi qu'Eve Ruggieri. Paradoxalement, le deuxième nommé est invité au titre du deuxième anniversaire du site sus-mentionné, Laurent Mauduit n'interviendra qu'à la fin, alors que tout naturellement le troisième anniversaire de Mediapart, par sa force, l'enthousiasme et le respect qu'il inspire, aurait dû susciter la priorité de cette émission de France Culture. La voix de Mediapart passera même après Eve Ruggieri, ce qui constitue un exercice de tolérance particulièrement aigu. Mais l'autoroute est dégagée, le temps maussade, on s'initie donc à la patience.
Puis vient enfin le tour de celui qui incarne, avec Edwy Plenel, François Bonnet et Gérard Desportes, l'idée initiale de la création de Mediapart. Alors qu'il y a eu assauts d'amabilité pour présenter les autres invités, Laurent Mauduit est étrangement accueilli par un rappel de citation d'Alain Minc, sur cette même antenne la semaine précédente semble-t-il, lequel, toujours mû par sa haine, sa mauvaise foi et son incroyable audace, aurait rectifié les propos du présentateur pour dire que Laurent Mauduit n'est pas journaliste.
D'abord courroucé que l'on puisse attaquer aussi bassement un ami, on attend, hélas en vain, que Frédéric Martel rappelle que si, comme chacun sait, Laurent Mauduit est un excellent journaliste, un homme de conviction et une référence, en revanche Alain Minc n'est spécialiste en rien, si ce n'est en coups tordus en coulisses auprès de son maître, l'actuel occupant de l'Elysée, et en naufrages d'entreprises. Mais non, aucun rappel de ce type ne sera fait. Puis Laurent Mauduit s'exprime avec le talent qu'on lui connaît, ce qui contribue à calmer la furieuse colère de l'abonné-automobiliste.
Mais le calme aura été de courte durée. Ce matin, toujours très remonté contre Alain Minc, l'intention vient de faire un billet pour dénoncer cette bassesse. Donc la logique veut de remonter aux sources de l'émission de France Culture du 13 mars pour avoir la mémoire plus nette encore. Or, gigantesque surprise, en cliquant sur le lien Masse critique, sur le site de France Culture, le résumé de l'émission fait apparaître les noms de Maxwell, Hufnagel et Ruggieri, mais Laurent Mauduit, et Mediapart également, est passé à la trappe, devenu en trente six heures l'homme invisible. Pas un mot, rien, serait-ce l'effet de la magie conjuguée de Minc, Colombani et Hees, rappelons-le directeur de Radio France obligeamment nommé par l'actuel président de la République ?