Dans son édition en ligne du 15 mars, le NewYork Times a publié en ‘une’ une série de photos prises par satellite. Ces photos, littéralement terrifiantes, montrent la région nord du Japon avant et après le tremblement de terre et le tsunami qui a suivi. La première, qui montre la centrale nucléaire de Fukushima, mériterait d’être envoyée au ministre de l’industrie, ex-ministre de la honteuse identité nationale, ainsi qu’à la présumée ministre de l’écologie, qui n’ont pas hésité, dimanche matin, à venir défendre, sans aucune distance, les intérêts de l’industrie nucléaire française, sur une chaîne d’information en continu.
On avait en mémoire les ineptes et infantilisantes affirmations d’Alain Carignon, venu, lui aussi, devant les caméras de télévision en 1986, expliquer que le nuage radioactif issu de Tchernobyl avait eu le bon goût de faire un virage à 90° avant la frontière franco-belge, pour épargner le territoire. Le triste tandem Besson-Kosciusko a donc renouvelé la pratique insensée du plus pitoyable xylolecte politique. Mais les images du NYT sont là pour démontrer qu’il n’est plus possible de traiter la communication de cette manière en 2011.
Même le journaliste scientifique de service sur cette chaîne, Michel Chevalet, qui ne s’est jamais connaître comme un révolutionnaire, s’étranglait d’indignation devant l’inadéquation entre les images reçues et le discours politique proposé. Les photos du NYT montrent tout ce que les Japonais ont subi et montrent, par la même occasion, qu’une certaine conception de la politique et de l’information ne peut, décemment, pas survivre à ce cet épouvantable cataclysme.