L'agence de protection de l'environnement du Royaume-Uni, Environment Agency, a pris une décision dont les conséquences risquent d'être lourdes sur la vie quotidienne des britanniques. Elle vient en effet de demander aux entreprises qui gèrent la distribution de l'eau de restreindre les quantités d'eau puisées dans les rivières, ruisseaux et sources principalement situés dans le sud du royaume. Ce que révèle la journaliste du Guardian, Juliette Jowit, dans l'édition du 12 juillet.
Le but de cette initiative est de protéger la faune et la flore des cours d'eau qui sillonnent les sols crayeux et les zones marécageuses. Si le but est louable, d'un strict point de vue écologique, il va, en moyenne, augmenter la facture annuelle de chaque sujet de sa majesté d'environ 30 £, soit quelques 43 €. Les solutions alternatives proposées laissent, pour l'heure, un peu rêveur, car elles représentent un ensemble de dépenses considérables, puisqu'il est question de pomper l'eau dans les régions plus arrosées, le Pays de Galles, le Nord de l'Angleterre et l'Ecosse, et de l'acheminer vers le sud ; d'installer des centres de désalinisation et de construire de nouveaux réservoirs.
Les habitants du sud vont devoir pâtir de cette perspective. En effet outre l'augmentation du prix de l'eau, les restrictions vont impliquer, dès cet été, l'interdiction d'arroser les pelouses et de laver les voitures, mesures qui non seulement vont être très mal accueillies, mais vont, en plus, faire plonger un peu plus la popularité de Gordon Brown vers l'abîme. Au total, c'est 450 millions de livres sterling que l'Environment Agency envisage de dépenser pour trouver de nouvelle solutions et assurer la protection de l'environnement.
L'autre mauvaise nouvelle est que les agriculteurs britanniques du sud du Royaume-Uni, qui ont déjà été sévèrement éprouvés par une série de fléaux allant de la maladie de la vache folle à la fièvre aphteuse, risquent, une nouvelle fois d'être en première ligne des victimes potentielles de cette réorganisation. A ce sombre constat s'ajoute la menace d'une pollution grandissante des cours d'eau. La transformation des verdoyantes collines du Kent, du Somerset ou du Devon en d'arides coteaux entièrement consacrés à la production viticole, qui a déjà commencé dans certaines zones, pourrait bientôt bientôt ne plus être un sujet de science-fiction.