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Billet de blog 15 décembre 2008

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That's another pair of shoes!

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

C'est une des nombreuses expressions anglaises dont l'équivalent sémantique en français est : c'est une autre paire de manches. Un journaliste de la télévision irakienne a pris, hier, l'expression au pied – c'est évident – de la lettre et a jeté sa paire de chaussures au visage du président américain sortant, George Bush, comme le montre cette vidéo. Ce dernier s'est contenté de déclarer que c'était du 44, humour qu'on ne lui connaissait guère et qui ne masquera pas le fond du problème.

En effet, on peut se poser au moins deux questions à l'issue de ce fait divers. Tout d'abord, on peut se demander pourquoi, alors qu'il n'est le bienvenu nulle part, Bush s'entête à vouloir voyager un peu partout, comme si ses deux mandats s'achevaient dans le triomphe de la démocratie et de la pax americana. Et pourquoi choisir l'Irak, qui est un fiasco militaire et diplomatique – incidemment on attend toujours un signe de déclenchement de la procédure d'impeachment pour le mensonge relatif aux armes de destruction massive, prélude à l'invasion de l'Irak -, pourquoi si ce n'est pour embarrasser son successeur et pour faire étalage, une fois encore, de sa vocation d'apprenti sorcier et de sa sottise profonde.

Enfin, on peut également se demander à quel point la presse irakienne a été muselée pour qu'un journaliste n'ait d'autre argument que l'utilisation de ses chaussures comme WID, weapon of individual destruction, pour faire entendre la voix d'une nation étranglée uniquement pour des raisons d'hégémonie économique et financière d'essence purement néo-colonialiste. C'est un processus de prolongement de ce que Nikita Krushchev avait initié aux Nations Unies à l'automne 1960.

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