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Jean-Louis Legalery

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Billet de blog 16 mars 2012

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Pendant les massacres, le shopping continue...

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Photo : Benainous/Hounsfield Gamma

Les révélations faites par le Guardian, sur Bashar Al-Assad et son épouse, dans son édition du 14 mars et largement reprises depuis, sont tellement ahurissantes et choquantes que ce couple infernal repousse, au-delà de l’entendement, les limites de l’horreur et du plus effroyable cynisme. Les hommes, les femmes et les enfants qui protestent contre ce boucher ou qui, simplement, passent par là sont soit massacrés, soit arrêtés et torturés. Ceux qui survivent se réfugient dans la Turquie voisine. Mais pour Monsieur et Madame Assad, amis du célèbre couple néo-modeste de l’hexagone, la vie continue joyeusement, c’est business as usual.

A la lecture de l’article de Robert Booth, Mona Mahmood et Luke Harding, on apprend tout d’abord que le dictateur syrien a échangé nombre de courriels avec les dirigeants iraniens pour avoir des conseils utiles sur la façon de bien réprimer une légitime révolte populaire. Nul doute qu’il a dû être fort bien conseillé. Il aurait pu aussi solliciter d’autres amis fort compétents en la matière qui bloquent pour lui le conseil de sécurité des Nations Unies, Poutine et Hu Jintao.

Puis, comme toute cette répression sanglante est harassante, le même Assad s’est détendu en téléchargeant de la musique et des films. On ignore si son choix s’est porté, pour les films, sur Apocalypse Now. On ignore également s’il a téléchargé illégalement ou non, auquel cas ses nouveaux amis de la rue du Faubourg Saint-Honoré pourraient être choqués. Madame n’est pas restée inerte non plus pendant que le sang coulait aux quatre coins de la Syrie. Elle a commandé, sur Internet, bijoux, mobilier et éléments de décoration, y compris un caquelon à fondue fort utile pour des repas roboratifs destinés à lutter contre le rude hiver syrien.

On ne rêve pas hélas ! Tout ceci et bien d’autres détails apparaissent à la lecture du Guardian, que l’on peut consulter ici. Le boucher de Damas peut continuer ses sinistres activités puisque les Nations Unies sont sous la coupe de deux autres bouchers. Et son ami de la rue du Faubourg Saint-Honoré, quant à lui, peut également continuer en toute impunité, puisqu’à ce jour, personne, dans la presse française, n’a repris l’excellente enquête de Mediapart sur le financement de la campagne 2007  par la Lybie…

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