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Billet de blog 16 juillet 2008

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Bush tente de semer la zizanie

Le président américain George Bush a pris la décision de lever l'interdiction du forage en mer autour des côtes américaines, ce qui concerne, entre autres le sacro-saint Alaska.

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Le président américain George Bush a pris la décision de lever l'interdiction du forage en mer autour des côtes américaines, ce qui concerne, entre autres le sacro-saint Alaska.

C'est l'information que reprennent les deux journalistes du Los Angeles Times, Richard Simon et James Gerstenzang, par le biais de la rubrique scientifique, dans l'édition du 15 juillet. L'interdiction avait été prise par son père George Bush Senior, en 1990, et prolongée par Bill Clinton, pendant ses deux mandats. Cependant ce geste n'aura aucune portée, puisqu'il faudrait, pour qu'il y ait quelque effet que ce soit, que le Congrès, à majorité démocrate, lève son propre embargo sur toute tentative d'exploitation pétrolière offshore. La question que l'on peut se poser est donc de savoir pourquoi, alors qu'il approche de la fin de ses deux mandats calamiteux, Bush a pris cette initiative plus spectaculaire et provocatrice que fondée et réfléchie.

Au-delà du fait que les états-majors des principales entreprises pétrolières américaines font partie non seulement de ses soutiens financiers, mais aussi, tout simplement, de ses amis, ce qui jette indubitablement un nouveau voile sur la probité de l'actuelle administration, George Bush a voulu, sans aucun doute possible, jeter le trouble dans la campagne présidentielle en cours, semer la zizanie dans le camp démocrate et donner un coup de main un peu trop lourd et visible à John McCain. En effet, comme la crise pétrolière actuelle n'épargne pas les Etats-Unis et que le gallon (environ 3,8 litres) avoisine les 4 $, ce qui donne une équivalence de 1,67 € le litre d'essence, l'unanimité du parti démocrate sur le refus du forage en mer commence à se fissurer, car, campagne électorale oblige, le mécontentement de l'américain moyen, qui a de plus en plus de difficultés pécuniaires pour faire le plein de son véhicule, ne doit pas être perdu de vue.

La présidente démocrate de la chambre des représentants, Nancy Pelosi, a immédiatement affiché un refus catégorique. Cependant, deux sénateurs démocrates fort médiatiques, Robert Byrd, élu de Virginie Occidentale, et Dianne Feinstein, sénatrice de Californie, ont pris publiquement position pour un assouplissement de l'interdiction. Jeff Eshelman, président de Independent Petroleum Association of America, s'est immédiatement engouffré dans la brèche pour exiger que le Congrès se détermine avant le début officiel de la campagne. Ce sujet pourrait devenir une question délicate, mais les démocrates viennent de recevoir un appui de poids, en la personne du gouverneur républicain, Arnold Schwartzenegger, qui s'avère un élu beaucoup plus avisé que ne le laissait supposer le choix de ses rôles cinématographiques et qui a clairement fait savoir que l'initiative unilatérale de Bush n'était pas du tout la réponse à la crise de l'énergie. S'il est quelqu'un en Europe qui n'a jamais pris au sérieux l'actuel président des Etats-Unis, c'est le célèbre dessinateur du Guardian, Steve Bell, qui l'a toujours croqué sous des traits simiesques, comme ce dessin de la visite du président Sarkozy aux Etats-Unis en témoigne.

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