Décidément la vérité et la rigueur de pensée ne sont pas compatibles avec le cheminement intellectuel de Caroline Fourest, dont on perçoit désormais, au fil du temps, que sa seule motivation, son seul credo sont fondés sur la volonté frénétique d’être le centre du débat, peu importe la méthode. Alors que tous ceux qui connaissent et aiment le Royaume-Uni se réjouissent de l’élection de Jeremy Corbyn à la tête du parti travailliste, Caroline Fourest, qui mériterait le grand prix international du dogmatisme et qui sait tout sur tout instantanément — il convient qu’elle crée un club avec Apathie, Val et Finkelkraut entre autres…— alors que le bas peuple ne comprend rien, bien sûr, vient de franchir un nouveau pas dans le domaine du mensonge, de la propagande dystopique et du fantasme pur et simple, dans sa dernière chronique — dont on espère vraiment que ce sera la dernière pour la crédibilité de France Culture — sur les ondes de radio France.
Donc, Jeremy Corbyn — à qui elle attribue de façon condescendante la mention "intéressant" digne de Molinié-Verdier pour qualifier son programme économique —, selon Fourest, serait un dangereux antisémite, alors que, comme une majorité d’individus à Mediapart, en France, en Europe et dans le monde, il appelle simplement de ses vœux, depuis longtemps, la création d’un état palestinien. Les chefs du Hamas seraient ses « amis », alors que, lors d’un débat public, succédant à plusieurs orateurs, dont un du Hamas, il aurait fait référence à ce qu’avaient dit the friends who have just spoken, formule générique qui n’implique pas une identité de vue. Fourest est allée plus loin encore sur son blog en affirmant que Corbyn a un bureau dans les locaux mêmes de la mosquée intégriste de Finbury Park, alors que son bureau se trouve au 86 Durham Road, certes dans Islington aussi, mais à trois kilomètres de la dite mosquée. Fourest n’est plus très loin de la théorie du complot. Corbyn antisémite et ami des terroristes ? Des sornettes de ce type on peut sans doute en entendre au café du coin, mais les entendre sur France Culture est révélateur de la dégradation de l’information dans le service public. Mais Caroline Fourest n’en est plus à un mensonge près, puisqu’elle affirme partout que le procès qu’Aymeric Caron lui a intenté a été abandonné, alors qu’elle l’a perdu…