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Billet de blog 17 janvier 2014

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Les trompettes de la renommée

En 1962, Georges Brassens, le « maître » (« Tonton Georges » pour Jacques Teissier, abonné à Mediapart, lire ici ce savoureux billet) avait atteint la notoriété et la célébrité, évolution contraire à son sens de l’indépendance et dont il ne goûtait guère les conséquences, à savoir être devenu la cible des folliculaires — dans son acception péjorative qui date du 18ème siècle et qui désigne les journalistes sans talent et sans scrupules —, et il écrivit donc Les trompettes de la renommée, magnifique chanson qui lui valut, l’année suivante, en 1963, le prix Vincent Scotto de la meilleure chanson de l’année, décerné par la SACEM, qui, à l’époque, ne se contentait pas d’encaisser, mais donnait aussi.

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En 1962, Georges Brassens, le « maître » (« Tonton Georges » pour Jacques Teissier, abonné à Mediapart, lire ici ce savoureux billet) avait atteint la notoriété et la célébrité, évolution contraire à son sens de l’indépendance et dont il ne goûtait guère les conséquences, à savoir être devenu la cible des folliculaires — dans son acception péjorative qui date du 18ème siècle et qui désigne les journalistes sans talent et sans scrupules —, et il écrivit donc Les trompettes de la renommée, magnifique chanson qui lui valut, l’année suivante, en 1963, le prix Vincent Scotto de la meilleure chanson de l’année, décerné par la SACEM, qui, à l’époque, ne se contentait pas d’encaisser, mais donnait aussi.

L’objet de cette petite merveille, la chanson pas la SACEM, était de dénoncer les aspects désagréables et inattendus du succès. La renommée est, en l’occurrence, la divinité mythologique, représentée sous les traits d’une femme ailée, à cheval et embouchant une trompette. Plus généralement la renommée désigne « l’opinion publique exprimée et répandue sur quelqu’un » (cf Le Robert), et « la rumeur que répand l’opinion publique à propos d’une personne ou d’une chose » (TLFI). En 1963, Closer fort heureusement n’existait pas, mais ses ancêtres sévissaient déjà, objet du ressentiment de Georges Brassens. Donc, cinquante ans plus tard, la vie privée de François Hollande n’appartient qu’à ce dernier, et, même s’il a fait preuve de légèreté dans le choix du nid qui abrite ses amours, il est regrettable que la presse tout entière se soit engouffrée derrière les « folliculaires » de Closer. Et il est hautement souhaitable que les dites trompettes se bouchent prestement pour refuser l’américanisation de l’information et évoquer des sujets plus graves et qui concernent l’ensemble de la population.

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