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Billet de blog 18 juin 2010

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La pelle du 17 juin vue par la presse britannique

C'était prévisible, mais la réalité est encore plus accablante que ce que les amateurs de football avaient envisagé. Il eût été plus sain sportivement et, certainement plus agréable à voir, d'imaginer l'Irlande participer à la coupe du monde à la place de l'équipe de France de football.

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C'était prévisible, mais la réalité est encore plus accablante que ce que les amateurs de football avaient envisagé. Il eût été plus sain sportivement et, certainement plus agréable à voir, d'imaginer l'Irlande participer à la coupe du monde à la place de l'équipe de France de football. Car le lugubre spectacle donné, en ce vendredi 17 juin, est d'un contraste saisissant. D'un côté une équipe mexicaine jeune, dynamique, entreprenante, qui avait envie de jouer, de créer et qui a multiplié les occasions avant de finalement marquer ; de l'autre un groupe de nababs, traités avec la déférence due aux chefs d'état, condescendants avec les spectateurs et les journalistes, et qui ont été totalement incapables de jouer spontanément, intelligemment, avec un système de jeu précis.

Le responsable principal est bien évidemment le sélectionneur, dont on sait pertinemment, depuis des lustres, qu'il n'a aucune stratégie, aucune vision du jeu et qu'il se soumet aux idées qui flottent dans le vent, et qui n'a qu'un centre d'intérêt, lui-même. Méprisant avec les journalistes (ce qui relève de la schizophrénie puisque d'une part il a été consultant sur TPS, alors qu'il était dans l'anonymat dans lequel il aurait dû rester, d'autre part sa compagne est journaliste) désinvolte avec ses propres joueurs, il a élargi la panoplie de ses faiblesses en cédant aux querelles internes menées par celui que L'Equipe a appelé « le caïd de la cour d'école », Ribéry, et en mettant sur la touche celui qui, malgré une évidente méforme, est le plus prometteur, Gourcuff.

Donc, en ce matin du 18 juin, les journaux britanniques, tout heureux d'oublier momentanément la faute de main du gardien Robert Green que le journal à scandale News of the World a nommée The hand of clod, la main du benêt, s'en donnent à cœur joie, en « une » à l'exception de l'Independent, pour commenter la défaite de la France face au Mexique. Le Times, après avoir souligné les choix totalement incohérents du sélectionneur, résume le mal profond d'une seule phrase : As at Euro 2008, Raymond Domenench's men failed to translate individual prowess into collective potency and were humbled by a more attractive, more sprightly and more harmonious Mexico, ce qui signifie : Comme à l'Euro 2008 les hommes de R.Domenech ont été incapables de transformer leur habileté individuelle en puissance collective et ont été humiliés par un Mexique plus attrayant, plus vif et plus harmonieux. Le titre de « une » exploite les tristes conditions de la qualification française et le sort de Thierry Henry pendant ce mondial : Henry left with hands tied as France face elimination.

Le Telegraph a choisi une image forte pour parler de l'équipe de France : the team many regard as the most fortunate and least deserving of all those with a place in the World Cup, littéralement : l'équipe que beaucoup considèrent comme celle qui est la plus chanceuse et qui mérite le moins d'être à la coupe du monde. Quant au Guardian, après avoir chanté les louanges de l'équipe mexicaine, et en particulier de son attaquant Hernandez, il a synthétisé l'imposture qui dure : Surprisingly good in the last World Cup, France are back in the doldrums, ce qui veut dire : étonnamment bonne lors de la dernière coupe du monde, la France est de nouveau dans le marasme.

Comme cette équipe, où dominent les enfants gâtés au q.i. négatif, est sur le point, sauf incroyable miracle, de reprendre l'avion, les amateurs de football vont pouvoir regarder avec plaisir de véritables groupes tels que l'Allemagne, le Mexique, le Chili, l'Argentine, entre autres.

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