Vues de l'extérieur, les relations entres les têtes couronnables du PS ne semblent pas fondées sur la fraternité et l'amour fou. Cependant, dans ce domaine, il est préférable, pour avoir une idée précise de la reconstruction qui s'amorce, de lire les articles de Stéphane Alliès plutôt que de se fier à l'image globale véhiculée par des medias plus soucieux de plaire au pouvoir en place que de donner un compte rendu fidèle de ce qui se passe à gauche.
Il n'en demeure pas moins qu'entre Ségolène Royal, Bertrand Delanoë, Martine Aubry, Pierre Moscovici, Julien Dray, Arnaud Montebourg, sans oublier Laurent Fabius – dont on se demande toujours pourquoi il n'a pas été exclu du PS, après les élections européennes – les relations affectives et les dimensions, sans doute démesurées, des egos respectifs prennent le pas sur la confrontation d'idées. Mais n'était-ce pas déjà le cas à Epinay, en 1971, la médiatisation en moins ? Donc, la situation n'est pas désespérée.
Mais il est difficile de ne pas considérer que les paroles de la chanson So Happy Together, de 1970, écrite et interprétée par le groupe The Turtles, n'est pas faite pour eux. On peut, ici, en apprécier les paroles, certes simplistes, mais le fait de privilégier, par des comportements immatures, le maintien éventuel au pouvoir de la caste actuelle n'est-il pas encore plus simpliste ?
Les militants de base, qui ne veulent pas croire un instant, que 2012 pourrait prolonger le sinistre scénario de 2007, pourront toujours se consoler en écoutant cela.