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Billet de blog 18 novembre 2008

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Obama va-t-il ratisser large?

Selon l'édition du 18 novembre du Guardian, Barack Obama s'apprête à jouer les grands seigneurs et à offrir à Hillary Clinton le poste de secrétaire d'état aux affaires étrangères,

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Selon l'édition du 18 novembre du Guardian, Barack Obama s'apprête à jouer les grands seigneurs et à offrir à Hillary Clinton le poste de secrétaire d'état aux affaires étrangères, qu'occupe actuellement Condoleeza Rice dont la raideur physique n'a d'égal, dans l'hexagone, que celle de la ministre de l'intérieur, et dont on gardera longtemps à l'esprit sa bourde très révélatrice au lendemain du tsunami asiatique. Elle avait vu, en effet, dans cette tragédie épouvantable : a wonderful opportunity for the United States to show compassion. Dans le camp démocrate, les plaies et les bosses de la campagne seraient sur le point d'être pansées.

On prête, donc, au nouveau président américain une volonté d'ouverture et d'unité nationale. Dans son entretien, dans la célèbre émission de CBS, 60 minutes, le nouvel élu n'a pas fait mystère de sa volonté de travailler avec des élus républicains. On sait que Barack Obama a rencontré, hier, son adversaire républicain, John McCain, et a exprimé, après les louanges d'usage sur ce que ce dernier a fait pour son pays, le souhait d'œuvrer avec lui pour les Etats-Unis. L'initiative est noble et la manœuvre est habile, puisque l'on sait que le parti démocrate n'a pas pu atteindre le chiffre rêvé de 60 sénateurs au sénat, qui lui aurait donné les coudées franches. Ce qui signifie que sur les votes prévus serrés, il va falloir négocier avec la minorité républicaine, auquel cas John McCain pourrait jouer un rôle non négligeable. On se souvient qu'avant sa première candidature contre Bush, McCain avait été approché, comme transfuge possible, par les ténors démocrates du sénat, dont Ted Kennedy.

Si le rôle du perdant républicain semble se dessiner et permettre de briser les frontières politiques, deux questions demeurent. Comment confier un rôle aussi important à Hillary Clinton, alors même qu'elle a approuvé l'invasion de l'Irak ? Comment contourner le très encombrant Bill Clinton, qui, comme le rapporte le NYT du 18 novembre, se réjouit déjà très bruyamment de la future nomination de son épouse et pose toujours un problème d'éthique, avec les revenus considérables qu'il engrange sur son aura d'ex-président ? Etant donné les écarts de langage regrettables dont l'ex-président s'est rendu coupable pendant la campagne à l'égard d'Obama, on pouvait espérer un peu plus de retenue et de discrétion. Par ailleurs, l'ouverture promise pourrait prendre un visage surprenant puisque le même NYT et le Los Angeles Times ont déjà prolongé des rumeurs selon lesquelles le très républicain Arnold Schwartznegger, gouverneur de Californie, qui a pris des positions jugées révolutionnaires en matière de défense de l'environnement, pourrait se voir confier une mission.

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