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Billet de blog 19 juin 2008

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Le gouvernement britannique envisage de passer aux OGM

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Selon Andrew Grice, le chef du service politique du quotidien britannique The Independent, le gouvernement britannique envisage très sérieusement de développer les cultures d'OGM, dans un avenir très proche, selon un article publié dans l'édition du 19 juin. Plusieurs membres du gouvernement ont fait savoir qu'il était temps que la Grande-Bretagne assouplisse sa position sur la question, en raison de la crise alimentaire qui frappe l'ensemble des pays pauvres de la planète.

Le ministre de l'environnement, Phil Woolas, a été chargé d'organiser des rencontres préliminaires entre l'ABC, Agricultural Biotechnology Council, un groupe constitué en 2000 pour promouvoir l'agriculture biologique, et les représentants de plusieurs multinationales telles que Monsanto, Bayer Cropsciences, BASF, Dow AgroSciences, Pioneer, qui fait partie du groupe DuPont, et Syngenta. La justification est que les plus défavorisés de la planète courent de gros risques et que la Grande-Bretagne doit apporter sa contribution pour trouver une solution.

Cette argumentation non seulement n'a pas convaincu les associations de défense de l'environnement, mais, en plus, les a mis en rage, car elle dénonce le cynisme des multinationales, qui sont mises en cause depuis des mois et qui profitent de la crise alimentaire mondiale pour accroître leur influence et tirer profit de la situation pour développer leurs produits.

En 2004, après un débat passionné dans l'opinion publique qui craignait de voir émerger des Frankenstein foods, le gouvernement, présidé, à l'époque par Tony Blair, avait décidé qu'il n'y avait aucune nécessité pour un principe de précaution ni aucune contre-indication scientifique pour développer des OGM. Sur ces entrefaites, il avait été décidé que toute production commerciale serait promue au cas par cas, la seule expérience connue, à ce jour, étant celle de pommes de terre génétiquement modifiées dans le Cambridgeshire.

La décision de négociations entamées par le ministre de l'environnement intrigue et inquiète. Gordon Brown avance à pas comptés sur le sujet, sachant que l'opinion publique pourrait réagir de façon virulente. La représentante de l'association Friends of the Earth, Clare Oxborrow dénonce à la fois le cynisme des multinationales, qui, selon elle, n'ont d'autre but que le profit, et la faiblesse du gouvernement travailliste, arguant du fait que, depuis environ dix ans, les OGM ont été exclusivement utilisés à titre expérimental pour la nourriture du bétail. La question qui se pose maintenant dans la presse britannique est de savoir si Gordon Brown avait vraiment besoin de faire sombrer un peu plus bas son impopularité.

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