C'était le 21 décembre 1988. L'avion de la Pan Am qui assurait le vol Londres Heathrow-New York n° 103 explosait et s'écrasait sur Lockerbie, petite ville de 5.000 habitants dans le superbe district écossais du Dumfries & Galloway. Les 259 passagers et membres d'équipage périrent dans cette tragédie, qui coûta également la vie à 11 habitants. L'édition du 20 décembre du quotidien écossais The Glasgow Herald évoque les cérémonies commémoratives qui auront lieu en Ecosse, en Angleterre et aux Etats-Unis. Les victimes représentaient 20 nationalités.
Diverses commémorations seront organisées dans tout le Royaume-Uni, et, en particulier à l'aéroport de Heathrow et au cimetière d'Arlington à Washington, où les noms des victimes seront lus, selon ce qui est devenu, au fil du temps, une habitude américaine bien ancrée. On se souvient que l'enquête montra très rapidement qu'il s'agissait d'un attentat, qui avait été organisé, préparé et finalisé depuis la Lybie. Il fallut près de neuf ans pour inculper et emprisonner Abdelbaset Ali Mohmed al-Megrahi, cerveau de l'opération, dans la prison de Greenock, à la sortie nord de Glasgow, où il est toujours. Son complice Al Amin Khalifa Fhimah fut relaxé.
Muamar Khadafi, nouvel ami de l'actuel président de la République, mit un certain temps à reconnaître la responsabilité de la Lybie et à dédommager les familles des victimes. Le solde de ce sinistre dictateur n'a pas été débiteur très longtemps, puisque la libération des infirmières bulgares, l'an dernier, a été suivie d'un versement aussi substantiel qu'immoral par la France et l'Union Européenne. Les familles des victimes du vol de la Pan Am ont certainement dû trouver étonnant, pour le moins, que le despote lybien soit reçu à Paris, au même titre qu'un chef d'état démocratiquement élu.