
Photo : Stephen Morton / nytimes
Les élections primaires qui se sont tenues, hier, en Caroline du Sud, ont remis en selle, de façon inattendue, Newt Gingrich et ont surtout confirmé la désunion profonde et le désordre au sein du parti républicain. Chaque jour qui passe apporte la confirmation du vide idéologique engendré par les extrémistes et les intégristes du Tea Party, qui ont laissé le parti républicain en miettes. Certes la sinistre et désopilante à la fois Sarah Palin n’est pas dans la course, et son authentique clone, Michelle Bachman, a jeté l’éponge. Mais les candidats en lice sont de véritables caricatures, qui passent le plus clair de leur temps à s’invectiver, soit directement, soit par spots publicitaires interposés. Dans ces conditions, les Démocrates peuvent envisager l’avenir avec une relative sérénité et considérer qu’un second mandat de Barack Obama est plus que possible.
En effet, aucun candidat n’émerge vraiment de ces primaires, puisque Romney a remporté les primaires du New Hampshire, Santorum celles d’Iowa et Gingrich, hier, celles de South Carolina. Ce dernier peut se permettre d’espérer, puisqu’en règle générale le vainqueur en Caroline du Sud est, depuis 1980, le candidat désigné par la convention républicaine pour devenir le candidat officiel à la Maison Blanche. Espérer, certes, mais rêver certainement pas, puisque 2012 restera une année à part dans l’histoire du parti républicain. C’est, en effet, la première fois que les trois premières primaires majeures sont gagnées par trois candidats différentes. Néanmoins Gingrich a marqué les esprits dans son camp, car, en termes de désignation de délégués, la Caroline du Sud représente plus de délégués (23) (attribués à la proportionnelle) que le New Hampshire et l’Iowa réunis.
De fait à ce jour, Romney est toujours en tête avec 19 délégués, mais Gingrich revient en force, d’un seul coup, avec 17, alors que Santorum, dont les journalistes américains disent qu’il pourrait abandonner au profit de Gingrich, n’en a que 12. Paul, dont le cas politique semble désespéré, n’en totalise que 3. La prochaine primaire aura lieu en Floride, le 31 janvier. Le nombre de délégués n’en sera pas profondément affecté, car la Floride ne fournit que 50 délégués, mais cette primaire aura une valeur symbolique, puisque la convention du parti républicain aura lieu en Floride, à Tampa, à partir du 27 août, pour désigner le candidat officiel, qui devra avoir réuni au moins 1.144 des 2.286 délégués sous sa bannière pour prétendre affronter Obama en duel singulier. Les choses sérieuses vont vraiment commencer en février pour les Républicains, avec le Nevada le 4 février et, surtout, le super Tuesday du 7 février. D’ici là les prétendants auront largement le temps d’attaquer la vie privée des uns et des autres, comme ils l’ont fait jusqu’à présent, plutôt que de parler de programme et d’idéologie.
Quelques liens utiles pour considérer la situation en cours :