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Billet de blog 22 mai 2008

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Les députés travaillistes se divisent sur la limite légale de l'avortement

Mardi 20 mai, la chambre des communes, à Londres, a été le théâtre d'affrontements sévères et inattendus et de tentatives répétées, quatre précisément, pour réduire la limite légale du droit à l'avortement et essayer de le faire passer de 24 semaines à 12, puis 16, ensuite 20 et enfin 22.

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Mardi 20 mai, la chambre des communes, à Londres, a été le théâtre d'affrontements sévères et inattendus et de tentatives répétées, quatre précisément, pour réduire la limite légale du droit à l'avortement et essayer de le faire passer de 24 semaines à 12, puis 16, ensuite 20 et enfin 22.

Le texte actuel est maintenu et les femmes du Royaume-Uni gardent le droit d'avorter jusqu'à 24 semaines depuis le début de la grossesse. Cette bataille farouche est relatée par Nigel Morris, dans l'édition du 21 mai du journal The Independent.

La majorité s'est érodée au fil des votes : le premier essai pour réduire la durée légale à 12 semaines a été repoussée par 393 voix contre 71 ; le deuxième, pour tenter d'atteindre 16 semaines, par 387 contre 84 ; le troisième, en faveur de 20 semaines, par 332 contre 190 ; et enfin la quatrième, qui voulait fixer la limite à 22, par 304 contre 233.

Cette confrontation, que rien ne laissait présager, a été menée conjointement par le leader conservateur, David Cameron, et la députée du même parti, Nadine Dorries, élue du Bedfordshire et gynécologue de son état, qui a mené la fronde au parlement et qui a fondé son argumentation sur les idées de la droite la plus extrême, à savoir, un fœtus est un bébé et un bébé a des droits.

Les observateurs n'en attendaient pas moins des Tories, et la courageuse ministre de la santé et députée de Bristol Sud, Dawn Primarolo, a tenu bon face à ces attaques. Cependant, l'unité du parti travailliste en a pris un sérieux coup, puisque trois ministres en exercice, Des Browne, ministre de la défense, Ruth Kelly, ministre des transports, et Paul Murphy, ministre des affaires galloises, tous catholiques bon teint, ont joint leur voix à celles de leurs homologues conservateurs pour battre en brèche l'autorité de Dawn Primarolo et, indirectement celle de Gordon Brown.

Quand on sait que les travaillistes ont obtenu 351 sièges aux dernières législatives contre 192 aux conservateurs et quand on observe les chiffres du dernier vote, 304 contre 233, on prend conscience que ce qui s'est passé, mardi, au parlement britannique, est très loin d'être anodin.

Dans le meilleur des cas, on peut considérer que David Cameron a effectué une excellente revue de troupes, peut-être sans lendemain. Dans le pire, on est obligé de constater que la tâche du premier ministre britannique, Gordon Brown, ne va pas être facile, même s'il attend la dernière limite, le printemps 2010, pour appeler ses concitoyens aux urnes pour de nouvelles élections législatives.

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