Jean-Louis Legalery (avatar)

Jean-Louis Legalery

professeur agrégé et docteur en anglais retraité.

Abonné·e de Mediapart

552 Billets

20 Éditions

Billet de blog 22 mai 2008

Jean-Louis Legalery (avatar)

Jean-Louis Legalery

professeur agrégé et docteur en anglais retraité.

Abonné·e de Mediapart

Polémique en Afrique du Sud autour du Umshini Wam

Une controverse embarrassante fait actuellement la "une" des quotidiens d'Afrique du Sud, ainsi que le relate Cape Times.Ce qui est au cœur de la polémique c'est le chant utilisé depuis longtemps et de plus en plus fréquemment, dans les meetings, par le n°3 de l'ANC, African National Congress, Jacob Zuma, qui pourrait devenir le prochain président sud africain en 2009.

Jean-Louis Legalery (avatar)

Jean-Louis Legalery

professeur agrégé et docteur en anglais retraité.

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Une controverse embarrassante fait actuellement la "une" des quotidiens d'Afrique du Sud, ainsi que le relate Cape Times.Ce qui est au cœur de la polémique c'est le chant utilisé depuis longtemps et de plus en plus fréquemment, dans les meetings, par le n°3 de l'ANC, African National Congress, Jacob Zuma, qui pourrait devenir le prochain président sud africain en 2009.

Le titre n'est pas précisément un hymne à l'amour et est intitulé Umshini Wam, ce qui signifie en anglais Bring Me My Machinegun, en d'autres termes, Apportez-moi ma mitraillette, dont on peut voir la vidéo ici. Bien qu'elle soit relativement réfrigérante, cette volonté belliqueuse, devenue plate et inoffensive au fil du temps, est néanmoins à resituer dans le contexte de la lutte contre l'apartheid, antérieure à la libération de Nelson Mandela.

Mais d'une part, le nom de Jacob Zuma ne suscite pas l'unanimité parce qu'il est lié à des soupçons de corruption et de tentatives de viol, révélées en 2006, d'autre part ce chant politique, qu'il met un point d'honneur à interpréter à chaque réunion, a été récupéré d'une manière inattendue et peu glorieuse, ce qui met tout le monde dans une gêne extrême en Afrique du Sud, comme le révèle The Times de Londres.

En effet, les récentes et violentes agressions xénophobes qui ont été perpétrées contre des Sud Africains noirs et des ressortissants d'autres pays africains voisins, l'ont été par des agresseurs qui chantaient Umshini Wam. Elles ont pris également pour cible des membres de l'ICU, International Community Unifier, association qui lutte pour l'intégration des travailleurs venus de Côte d'Ivoire, de Mozambique, du Sénégal, de la République Démocratique du Congo du Lesotho et du Zimbabwe. Tout ceci a provoqué un grand émoi parmi les dignitaires historiques de l'ANC, dont le célèbre Nelson Mandela.

En conséquence, certains exégètes se mettent à analyser les paroles de ce chant et en profitent pour mettre en cause l'ANC et, insidieusement l'égalité issue de l'abolition de l'apartheid en 1994. Lorsqu'en 1991, Nelson Mandela avait été libéré, il avait accordé son premier entretien à Dan Rather pour CBS News, en lui déclarant : "Some people here are still giving us hard times", Certains, dans ce pays, nous font encore traverser des moments difficiles. Dix-sept ans après, il n'est malheureusement pas sûr que ce problème soit réglé.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.