Jean-Louis Legalery (avatar)

Jean-Louis Legalery

professeur agrégé et docteur en anglais retraité.

Abonné·e de Mediapart

552 Billets

20 Éditions

Billet de blog 23 mars 2011

Jean-Louis Legalery (avatar)

Jean-Louis Legalery

professeur agrégé et docteur en anglais retraité.

Abonné·e de Mediapart

Quand BBC2 rend visite à Mediapart

Au lendemain de la déroute électorale de l’UMP au premier tour des élections cantonales, la chaîne de télévision britannique BBC2 a diffusé, le 21 mars à 21h, un long reportage réalisé à Paris par la journaliste Emily Maitlis. Le bilan de l’actuel président de la République, depuis 2007, y est présenté sans aucune concession.

Jean-Louis Legalery (avatar)

Jean-Louis Legalery

professeur agrégé et docteur en anglais retraité.

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Au lendemain de la déroute électorale de l’UMP au premier tour des élections cantonales, la chaîne de télévision britannique BBC2 a diffusé, le 21 mars à 21h, un long reportage réalisé à Paris par la journaliste Emily Maitlis. Le bilan de l’actuel président de la République, depuis 2007, y est présenté sans aucune concession. Qu’il s’agisse du langage, des nombreuses promesses non tenues, de l’étalage impudique de la vie privée, de la révolte des banlieues, du mépris pour le travail collectif européen ou du frénétique besoin de domination, rien n’a été oublié. De nombreuses images viennent étayer le propos d’Emily Maitlis et plusieurs entretiens sont intercalés.

On peut retrouver ce document scindé en quatre parties sur YouTube avec les liens suivants : première partie, deuxième partie, troisième partie et quatrièmepartie. Pour les abonnés à Mediapart, la troisième partie, qui est en chapeau de ce billet, est, évidemment, d’un intérêt particulier, puisqu’Emily Maitlis et son équipe de BBC2 se sont déplacés jusqu’au siège de Mediapart, 8 passage Brulon, à l’occasion du troisième anniversaire pour interviewer Edwy Plenel. Cette reconnaissance vient consacrer l’inlassable travail d’investigation de grande qualité de toute la rédaction. Que Mediapart ait été cité, évoqué et sollicité pour apparaître sur les écrans britanniques à une heure de grande écoute est un événement à la fois rare et important, qui souligne, d’une part, que ce journal en ligne est devenu une référence de l’autre côté de la Manche, d’autre part, qu’en plus du travail de tous les journalistes, celui de Graham Tearse et de son équipe de traducteurs y est sans doute pour quelque chose aussi.

Ceci étant dit, on reste un peu sur sa faim face à un document qui se fonde sur une approche américano-exotique plutôt que sur la rigueur britannique à laquelle on est habitué avec la BBC. Outre le fait qu’Emily Maitlis aurait pu économiser quelques minutes du document en évitant de se mettre en scène au départ de la gare de Saint-Pancras à Londres, puis à l’arrivée à la gare du Nord, on peut également s’interroger sur le choix insolite de certains entretiens. Etait-il judicieux d’aller interviewer Michèle Alliot-Marie ? Emily Maitlis aurait-elle découvert la France récemment ? Par ailleurs par quelle étonnante magie œcuménique la rédactrice-en-chef de Points de Vue peut-elle être considérée comme une éditorialiste politique ? De surcroît les passages consacrés à la présumée chanteuse Carla Bruni sont si nombreux qu’on frise la nausée.

Enfin le sommet est atteint quand, après l’interview d’Edwy Plenel, qui, comme Laurent Joffrin, a fait l’effort de s’exprimer en anglais sur l’affaire Bettencourt, puis sur le cambriolage à Mediapart, arrive l’insupportable Séguéla qui affirme, sans rire, et comme le faisaient certains mitterrandolâtres à l’époque, que « jamais le président ne ferait mettre des journalistes sur écoute ». On ne peut que se réjouir que BBC2 mentionne une aventure à laquelle on est attaché et on ne peut qu’être heureux d’avoir entendu Edwy Plenel, Laurent Joffrin et Andrew Hussey, doyen de University of London in Paris, mentionné dans un précédent billet, mais on demeure dubitatif devant le choix des autres invités. L’objectivité implique de dire que Christine Lagarde parle un anglais impeccable, mais sa réflexion politique est celle d’un tambour.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.