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Billet de blog 23 octobre 2012

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Le sexisme des titres de "une" britanniques

Selon une étude menée, pendant quatre semaines sur neuf quotidiens nationaux, par l’association britannique Women in Journalism 78% des titres de « une » sont rédigés par des hommes et 84% de ces mêmes titres font référence à des hommes.

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Selon une étude menée, pendant quatre semaines sur neuf quotidiens nationaux, par l’association britannique Women in Journalism 78% des titres de « une » sont rédigés par des hommes et 84% de ces mêmes titres font référence à des hommes. Les seules références féminines qui ont fait l’objet de titres et de photos en « une » pendant la période d’observation sont, sans grande surprise, la duchesse de Cambridge, Kate Middleton, sa sœur Pippa, ainsi que Madeleine McCann, fillette de quatre ans, disparue en mai 2007, lors de vacances au Portugal avec ses parents.

Pour les associations féministes du Royaume-Uni, les conclusions de cette enquête arrivent à point nommé pour conforter leurs propres constatations sur le sexisme des media. Pour Anna van Heeswijk, toute nouvelle présidente, depuis avril 2012, de l’association féministe Object, cette étude est tout sauf un scoop : With newspapers so male-dominated, is it any surprise that women are portrayed the way they are? Avec des journaux autant dominés par les hommes est-ce vraiment une surprise que les femmes soient présentées ainsi ? Harriet Harman, la numéro deux – chiffre très éclairant en marge de cette enquête – du Labour Party n’est pas plus étonnée : The media is supposed to reflect the views of everybody. How much is it really reflecting the views of women in this country?In parliament, with men in the media reporting on men in parliament, there is a double whammy. Les media sont censés refléter les opinions de tous. Dans quelle mesure rendent-ils compte de l’opinion des femmes dans ce pays ? Au parlement, avec des hommes dans les media qui font des sujets sur des hommes au parlement, il y a une double peine.

Le nouveau directeur de la BBC, George Entwistle doit faire face à un vif débat interne, car les journalistes masculins d’âge mûr font figure d’experts, sans jamais être privés d’antenne, alors que leurs brillantes consœurs de la même génération, telles que Selina Scott ou Anna Ford sont passées à la trappe sans ménagement. Entwistle se serait certainement passé de ce travail de Women in Journalism, au moment où la hiérarchie de la BBC est accusée d’avoir fermé les yeux sur la pédophilie avérée de feu le présentateur de Top of the Pops, Jimmy Savile.

Les grands rendez-vous d’information de la télévision britannique n’ont pas été épargnés par cette même enquête puisque 72% des collaborateurs de la célèbre émission de BBC One, Question Time, sont des hommes et 84% des invités de Today, sur la même chaîne, sont aussi des hommes. Sur les 70 titres de « une » de The Independent analysés par l’association féministe, 91% ont été rédigés par des hommes. Le vénérable Guardian ne fait guère mieux avec 78% ! Et le sort qui est réservée aux femmes dans les titres de « une » a inspiré cette remarque à la chanteuse Charlotte Church : It erodes everything that women have been trying to build for years and years. C’est un travail de sape sur tout ce que les femmes essaient de construire depuis des années et des années.

Les lecteurs de ce billet pourront juger par eux-mêmes :

www.guardian.co.uk

www.independent.co.uk

www.telegraph.co.uk

www.timesonline.co.uk

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