Les résultats des élections européennes au Royaume-Uni ne seront proclamés officiellement que lundi. Cependant dans ce domaine nul ne s’attend à quelque surprise que ce soit et UKIP devrait arriver confortablement en tête. Cette consultation était couplée avec des élections municipales partielles à travers le royaume et les résultats sont d’ores et déjà disponibles, notamment sur le site du Guardian. Si les élections locales confirment une nette poussée de UKIP, cette progression se fait au détriment du parti conservateur, qui perd presque autant de sièges locaux que UKIP en gagne.
En effet, le grand vainqueur des ces partielles locales est le Labour qui dispose désormais de 2.100 élus locaux, soit un gain de 339 sièges, ce qui lui permet de contrôler 81 conseils, 5 de plus que lors de la dernière consultation locale. Les Tories subissent, de toute évidence, les effets de cette double consultation et n’ont plus que 1.333 élus, soit une perte de 172 sièges et ne contrôlent plus que 40 conseils, ce qui signifie qu’ils en ont perdu 12. UKIP est présenté très abusivement et de façon caricaturale par bon nombre de media comme le vrai gagnant des ces municipales. Certes le parti de Nigel Farrage passe de 35 à 163 élus, soit un bond en avant de 128 sièges, néanmoins il ne contrôlera aucun conseil et ne sera en mesure d’influer nulle part, ce qui confirme, une fois encore, la volonté de défoulement des électeurs britanniques.
On retiendra aussi que les Verts britanniques passent de 22 à 36 sièges locaux, sans contrôler ni influer non plus. Mais la déroute est pour les LibDems, le Guardian parle de raclée, pasting, car le parti de Nick Clegg a perdu 254 sièges et n’en garde plus que 409, ce qui fait qu’il perd un conseil et n’en contrôle plus que six. Depuis que Clegg a, contre toute attente, décidé de s’allier aux conservateurs, lors des législatives de 2010, il a emmené les LibDems vers un gouffre sans fond et de nombreuses voix s’élèvent publiquement dans la presse écrite, à la radio et à la télévision pour qu’il démissionne non seulement du gouvernement mais aussi de la direction de son parti. Le chemin de croix n’est sans doute pas terminé, dans les prochaines quarante-huit heures, pour celui qui se proclamait européen convaincu en 2010.