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Billet de blog 26 novembre 2008

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La surprise d'Obama

La nomination de Hillary Clinton au poste de secrétaire d'état aux affaires étrangères était déjà une surprise, que les supporters d'Obama de la première heure auront sans doute du mal à digérer, même si elle s'inscrit dans une logique de rassemblement du parti démocrate. La tâche la plus difficile sera sur les épaules de la sénatrice de New York, qui avait voté les crédits pour l'invasion de l'Irak, plutôt que sur celles du nouveau président.

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La nomination de Hillary Clinton au poste de secrétaire d'état aux affaires étrangères était déjà une surprise, que les supporters d'Obama de la première heure auront sans doute du mal à digérer, même si elle s'inscrit dans une logique de rassemblement du parti démocrate. La tâche la plus difficile sera sur les épaules de la sénatrice de New York, qui avait voté les crédits pour l'invasion de l'Irak, plutôt que sur celles du nouveau président.

Ce dernier est allé encore un peu plus loin, mercredi 26 novembre, en demandant au secrétaire d'état à la défense, Robert Gates, nommé par George Bush en remplacement de Donald Rumsfeld de rester en place. La surprise est très grande, car Gates avait publiquement fait part de son opposition au projet de retrait des troupes américaines d'Irak exprimé par Barack Obama, pendant la campagne présidentielle. Le Guardian du même jour se demande où est passée la volonté de changement si souvent lancée sur les estrades, les podiums et les plateaux de la campagne présidentielle, pour finalement garder le secrétaire d'état de Bush.

Le New York Times, également dans son édition du 26 novembre, se montre beaucoup plus compréhensif. Les deux journalistes qui ont signé l'article, Peter Baker et Tom Shanker, voient, dans cette nouvelle décision étonnante d'Obama, l'habileté d'un fin manœuvrier qui n'a pas renoncé à son idée de retirer les troupes américaines du territoire irakien, et, qui, de cette manière, fera en sorte que Gates avale son chapeau. Le même Gates sera très utile pour concilier les voix républicaines au sénat sur les décisions potentiellement consensuelles.

Il y a donc deux hypothèses en présence : d'une part les démocrates les plus fervents qui redoutent que le nouveau président soit déjà en train de renier ses engagements les plus fermes sur l'Irak ; d'autre part les analystes politiques pensent que Barack Obama a joué finement en donnant une chance à Hillary Clinton de montrer qu'elle a fait une erreur et qu'elle peut la faire oublier et en offrant à Robert Gates la possibilité de prouver qu'il est avant tout un haut fonctionnaire honnête au service de son pays. Dans le même temps Paul Volcker, ancien patron de la Federal Reserve, va devenir conseiller économique du nouveau président. Et John Kerry, le perdant démocrate de 2004, a annoncé, à Poznan, qu'il faudra être moins exigeant sur la protection de l'environnement pour se concentrer sur la relance économique. Il n'y a plus aucun doute, la campagne est loin derrière.

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