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Billet de blog 27 janvier 2009

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Gordon Brown et les travaillistes replongent

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A la fin de l'été, au sein du parti travailliste et à l'intérieur du Royaume-Uni, on ne donnait pas cher de l'avenir politique de Gordon Brown, l'actuel premier ministre britannique. On voyait même de jeunes talents se caler dans les starting-blocks. Ce fut le cas du titulaire du Foreign Office, David Miliband, qui a fait l'objet d'un article sur ce même blog. On ne voyait guère, à l'époque, ce qui pouvait sauver le successeur de Tony Blair d'un naufrage certain et inévitable. Contre toute attente la crise mondiale, qui a éclaté à l'automne, a donné l'occasion à Brown, sinon de se refaire une santé complètement, tout au moins de retrouver quelques couleurs, de se réconcilier avec Tony Blair, Alistair Campbell et Peter Mandelson, les trois autres comparses de la bande des quatre fondateurs du New Labour.

Au cas où le premier ministre aurait été tenté de se prendre pour Winston Churchill, ses concitoyens viennent de lui rappeler, avec une grande brutalité, qu'ils ne sont pas amnésiques, puisque le Guardian publie, dans son édition du 27 janvier, un sondage, réalisé conjointement par le quotidien et ICM, qui montre que, si des élections anticipées avaient lieu demain, le parti conservateur laminerait le parti travailliste, avec 44% d'intentions de vote, contre 32% au Labour. Ce qui, en termes de sièges, donnerait 360 députés aux conservateurs, soit 70 de plus que la majorité exigible pour gouverner, et 240 aux travaillistes, une véritable humiliation, puisque ce serait le deuxième plus mauvais résultat électoral, après la déroute de Michael Foot en 1983.

Il ne s'agit, bien sûr, que d'un sondage, mais Gordon Brown a d'autres raisons de perdre le sommeil. En effet, toujours selon le même Guardian, les enquêtes parlementaires se font plus précises sur la corruption qui aurait régné depuis le 1er mai 1997, date de la première accession au pouvoir de Tony Blair. D'après le journaliste Chris Huhne, plusieurs notables du parti travailliste, devenus membre des la Chambre des Lords, ont vu, par enchantement, au cours de l'année 2008, leurs revenus passer de 24.000 livres sterling à 120.000. L'enquête parlementaire concerne respectivement les Lords Truscott, Taylor, Moonie et Snape, fortement soupçonnés d'avoir favorisé, par leurs décisions, les intérêts de groupes privés. La commission d'enquête se penche aussi sur certaines questions opportunément abordées pendant le question time, et certaines lois votées depuis 1997. Cette accumulation de nuages au-dessus de Downing Street va de pair avec un réel mystère : pourquoi donc Tony Blair, ami de Bush et de Rupert Murdoch, ennemi de la devise européenne, premier ministre et patron des travaillistes britanniques, pendant toute cette période, bénéficie-t-il d'une telle aura auprès de certains chefs d'état européens ?

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