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Billet de blog 27 sept. 2008

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Les créationnistes américains ne désarment pas

Profitant de la fin de mandat dramatiquement lamentable du regrettable George Bush junior et de la débâcle bancaire et économique des Etats-Unis, les adeptes de la théorie créationniste, parmi lesquels l'inénarrable Sarah Palin, tiennent le haut du pavé et influencent tellement la nature du débat politique en cours que plusieurs scientifiques et chercheurs américains ont décidé d'alerter leurs compatriotes.

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Profitant de la fin de mandat dramatiquement lamentable du regrettable George Bush junior et de la débâcle bancaire et économique des Etats-Unis, les adeptes de la théorie créationniste, parmi lesquels l'inénarrable Sarah Palin, tiennent le haut du pavé et influencent tellement la nature du débat politique en cours que plusieurs scientifiques et chercheurs américains ont décidé d'alerter leurs compatriotes.

Ainsi, le 9 septembre, le site de l'Union of Concerned Scientists a lancé, sur son site, [onglet scientific integrity] une pétition, relayée par le New York Times, pour rappeler aux Américains, et notamment au premier d'entre eux, que l'évolution est un fait. Comme George Bush est toujours intervenu, depuis le début de son premier mandat, pour soutenir les créationnistes et placer honteusement sur un pied d'égalité la théorie de l'évolution et celle de la création par une puissance présumée, bon nombre de chercheurs ont adapté leur discours et leurs conclusions, pour aller dans le sens actuel de la dérive politique et, surtout, pour continuer à obtenir des crédits de recherche.

C'est ce que la même organisation, UCS, appelle le Scientific McCarthyism. Si lé débat n'est pas nouveau entre partisans du créationnisme et défenseurs de la théorie scientifique de l'évolution, ce qui est nouveau c'est l'adhésion aux idées créationnistes d'un certain nombre de membres de l'actuelle administration, qui, par leurs décisions, influencent dangereusement la recherche scientifique et le système d'enseignement. Mais comment pourrait-il en être autrement sous la présidence d'un homme porté au pouvoir par la grâce des amis de son père nommés à la Cour Suprême, qui commence chaque réunion à la Maison Blanche par une prière et qui, non seulement, est dépourvu de toute culture, mais dont on sait désormais pertinemment que son engagement politique correspond, notamment, à une volonté mystique de gommer un fâcheux passé d'alcoolique ?

Le site de l'association Science Integrity on Policy Making rappelle judicieusement un discours de George Bush Senior, en 1990, dans lequel ce dernier affimait : Science, like any field of endeavor, relies on freedom of inquiry; and one of the hallmarks of that freedom is objectivity. Now more than ever, on issues ranging from climate change to AIDS research to genetic engineering to food additives, government relies on the impartial perspective of science for guidance.Ce qui signifie, la science, comme n'importe quel domaine de tentative humaine s'appuie sur la liberté de recherche ; et un des points de repère de cette liberté est l'objectivité. Maintenant plus que jamais, sur des questions qui vont de l'évolution du climat à la recherche sur le sida, en passant par la génétique et les ogm, le gouvernement s'appuie sur le guide que constitue la perspective impartiale de la science. Voilà une déclaration qui invalide le célèbre dicton, qualis pater, talis filius, mais qui ne rassurera pas pour autant, puisque c'est le fils qui est au pouvoir. On aurait tort de ricaner, de ce côté-ci, de l'Atlantique, parce qu'après le passage de l'ouragan vaticanesque, ce type de débat pourrait fort malheureusement arriver en France.

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