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Billet de blog 30 mai 2008

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Les jours de Gordon Brown à Downing Street sont-ils comptés ?

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Il y a environ un an, le 18 mai 2007, le premier ministre britannique, Gordon Brown, discourait aisément sur le nouvel ordre mondial, à l'invitation du CBI, Confederation of British Industry, l'équivalent du Medef. Aura-t-il l'occasion de voir et de commenter ce que devient ce New World Order dont il parlait avec éloquence ? Rien n'est moins sûr.

En effet la lecture du sondage commandé par le quotidien britannique The Telegraph, et commenté par son spécialiste de politique intérieure, Andrew Porter, dans l'édition du 29 mai n'engendrera pas des débordements de joie du côté travailliste. Gordon Brown descend à un niveau d'impopularité, 15% de satisfaits, jamais atteint par un premier ministre en exercice depuis que ce type de sondages existe. Il descend plus bas que John Major, 17%, au milieu des années 1990, et, parmi les leaders travaillistes, il fait pire que Michael Foot, qui, pendant les années Thatcher, assura un intérim pénible entre Jim Callaghan et Neil Kinnock, à la tête du parti travailliste dans l'opposition, avec un taux de satisfaction de 23,5%

Les conservateurs et leur leader actuel, David Cameron, obtiennent 47% d'intentions de votes, contre 23% aux travaillistes. Ces chiffres projetés en sièges donneraient approximativement 150 députés travaillistes et 308 conservateurs, alors que la répartition actuelle est 351 pour le Labour et 192 pour les tories. La descente aux enfers continue pour Brown, puisqu'aux dernières élections municipales, le parti travailliste a obtenu 24% des suffrages contre 44% au parti tory. De plus seuls 22% des britanniques sondés pensent que les travaillistes sont aptes à gérer le pays correctement, et 39% pensent que les amis de David Cameron feraient mieux.

Entre les tentatives de porter la détention préventive à 42 jours et les velléités d'ajouter des taxes à des carburants déjà très chers, Gordon Brown paie aujourd'hui le prix de toutes ces maladresses. Tony Blair détient le record de longévité travailliste au pouvoir. Gordon Brown pourrait battre un autre record : celui du plus bref passage à Downing Street, sans avoir eu le temps de préparer de nouvelles élections législatives.

63 députés du Labour, un peu moins d'un sixième de la majorité, ont décidé de défier leur premier ministre en demandant ouvertement l'émergence d'un autre chef, pour éviter un désastre aux prochaines élections. Du coup, la jeune génération se tient prête et, notamment, David Miliband, ministre des affaires étrangères très en vogue. Comme les malheurs s'enchaînent, Brown a pu constater que Cherie Blair se répand, actuellement, dans les tabloïds. Avec l'élégance qui la caractérise, elle explique, entre deux ou trois confidences sur la façon dont le quatrième enfant a été conçu à Balmoral lors d'une royale invitation, que jamais son époux adoré ne voulait partir et que seul le méchant Gordon l'a poussé dehors. Au vu de l'aversion qu'inspire aux britanniques l'épouse de l'ex-premier ministre, on peut raisonnablement se demander si cela ne peut pas, au mieux lui faire remonter la pente, au pire enrayer la chute.

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