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Billet de blog 30 juin 2008

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Internet, atout majeur d'Obama

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Selon Michael Cornfield, professeur à l'Université George Washington, dont les propos sont rapportés par Ewen MacAskill, correspondant du Guardian à Washington, dans sa chronique du 20 juin, la victoire d'Obama, dans les primaires démocrates, est due essentiellement au fait qu'il est dans le cinéma parlant, alors que les Clintons en sont restés au cinéma muet. Par cette métaphore le professeur Cornfield rend hommage au sens de l'innovation de Barack Obama, qui a savamment utilisé les outils technologiques de son époque.

La force du sénateur de l'Illinois est d'avoir compris, le premier et très rapidement, que la communication par le net serait un atout déterminant dans son combat pour l'investiture. Obama n'a fait que s'inspirer des innovations au sein du parti démocrate. Or, lors de la campagne de 2004, un des candidats à la candidature, Howard Dean, avait lancé le processus des souscriptions par l'Internet. Dean a abandonné assez rapidement, mais Obama a un excellente mémoire et, dès le début de sa propre campagne, il a embauché, comme directeur des nouvelles technologies, Joe Rospars, qui avait tenu le même rôle exploratoire auprès de Howard Dean.

L'an dernier, à la même époque, Hillary Clinton avait le soutien de l'establishment démocrate et sa victoire ne faisait aucun doute. C'est dans le même temps que Rospars est entré en action, réunissant, au fil des semaines et des mois, un million de supporters qui se sont manifestés directement et ont proposé des rencontres impromptues, bien avant le début des primaires, ce qui a permis à Obama, par exemple, de rencontrer des habitants de l'Idaho, à leur initiative, de façon tout à fait informelle.

Mais l'énorme différence avec la campagne Clinton, essentiellement soutenue par des grosses fortunes au nombre des sympathisants démocrates, c'est que la collecte des fonds pour la campagne Obama s'est bâtie, à partir d'américains modestes qui, pour 95% d'entre eux, ont donné moins de 200 dollars. Or le nombre d'adhérents à ce processus a clairement engendré un phénomène de masse, dont Ewen MacAskill prévoit qu'il atteindra, avant le début de la campagne officielle, un demi-milliard de dollars, somme avec laquelle John McCain sera incapable de rivaliser, selon tous les spécialistes, qu'ils soient démocrates ou républicains.

L'atout majeur d'Obama est d'avoir mené à bien le travail inachevé d'Howard Dean et d'avoir utilisé l'Internet pour jeter les fondations de nouvelles relations entre un candidat et ses soutiens. Ainsi, selon le professeur Cornfield, le nombre de courriels échangés soit entre l'équipe d'Obama et les supporters, soit entre les supporters entre eux, varie, selon les sujets, entre 1,5 million et 8 millions. Certains observateurs demeurent sceptiques, font confiance aux médias traditionnels et en veulent pour preuve la liquéfaction de la candidature de Ron Paul. Candidat à l'investiture républicaine, il a, en 24 heures en janvier 2008, établi un record de soutiens financiers par l'Internet pour, ensuite, sombrer dans l'anonymat et l'oubli dès la première primaire. C'est un exemple marginal et peu convaincant. Quant à la force de l'Internet, les abonnés de Mediapart sont là pour témoigner.

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