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Billet de blog 30 octobre 2008

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Des témoins accablent la police britannique

Les auditions continuent à Londres, dans le cadre de l'enquête sur la mort du jeune ressortissant brésilien, abattu par la police britannique, le 22 juillet 2005, dans la psychose consécutive aux attentats terroristes qui avaient frappé la capitale britannique quelques jours plus tôt. Et le quotidien The Telegraph fait état, dans son édition du 30 octobre, de témoignages réellement accablants, conformes à ce que tout le monde pensait depuis lors.

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Les auditions continuent à Londres, dans le cadre de l'enquête sur la mort du jeune ressortissant brésilien, abattu par la police britannique, le 22 juillet 2005, dans la psychose consécutive aux attentats terroristes qui avaient frappé la capitale britannique quelques jours plus tôt. Et le quotidien The Telegraph fait état, dans son édition du 30 octobre, de témoignages réellement accablants, conformes à ce que tout le monde pensait depuis lors.

En effet Jean-Charles de Menezes a été abattu sans sommation. Un des témoins oculaires, Ralph Livock, affirme que le jeune brésilien a reçu sept balles dans la tête, à bout portant et à l'intérieur de la rame de métro. Cette version porte non seulement un sérieux coup au légendaire calme de la police britannique, mais, en plus, elle contredit totalement la version donnée par les policiers, après les faits, selon laquelle de Menezes a été tué sur un quai opposé à celui où se trouvait la police, après que ce dernier ait refusé de déposer son sac à dos, considéré comme un engin explosif potentiel. La police prétend l'avoir pris pour un dangereux terroriste, Hussain Osman, lequel avait tenté un attentat la veille dans le métro londonien. Or le cliché à la "une" du Telegraph montre que la confusion n'est guère possible.

Circonstance aggravante, le même témoin est catégorique : les policiers n'étaient pas en uniforme, mais vêtus de T-shirts et de blue-jeans. Et en les voyant arriver dans la rame, il a cru à un bruyant monôme, idée qui s'est rapidement évaporée lorsqu'il a vu les armes et le massacre qui a suivi. La compagne de ce témoin, Rachel Wilson, qui l'accompagnait ce jour-là, confirme tous les points du récit. A la question du Queen's Counsel, Nicholas Hillliard, chargé de l'enquête, à chacun des deux témoins à propos du premier policier qui s'est approché de Jean-Charles de Menezes : "Did you hear him say anything to him?". Réponse unanime et catégorique : "Absolutely not". Il est donc confirmé qu'il n'y a eu aucun avertissement préalable ni aucun forme de prudence. Pire encore, Rachel Wilson affirme qu'elle a cru, envoyant entrer les policiers dans la rame de métro, qu'il s'agissait de terroristes. Il faudra du temps à la police britannique pour restaurer son image désormais.

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