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Billet de blog 30 novembre 2011

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Cameron ressuscite la haine anti-Thatcher

Photo David Jones / PA2 millions de britanniques dans les rues aujourd’hui : le spectre de la baronne de Kesteven, alias Margaret Thatcher, a dû flotter lourdement sur le 10 Downing Street.

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2 millions de britanniques dans les rues aujourd’hui : le spectre de la baronne de Kesteven, alias Margaret Thatcher, a dû flotter lourdement sur le 10 Downing Street. En effet il faut remonter aux années 1980, années de plomb de la période conservatrice la plus anti-sociale de l’histoire contemporaine britannique – mais David Cameron n’a, apparemment, pas dit son dernier mot - pour retrouver une telle mobilisation professionnelle et syndicale à l’intérieur du Royaume-Uni. Dans la plus pure tradition bornée du parti conservateur, le but de l’actuelle coalition conservatrice est de réduire, de façon draconienne, les dépense publiques, et, en particulier, les retraites, tout en tentant de limiter la capacité de réaction des syndicats, en d’autres termes tous les ingrédients du thatchérisme.

Comme en pareille situation, la bataille de chiffres a été intense, mais peu convaincante de la part du gouvernement. En effet ils étaient 400.000 à avoir cessé le travail au sein du personnel de la santé publique. Le secrétaire d’état à la santé, Andrew Linley, prétend qu’ils n’étaient que 79.000. A travers tout le royaume tous les hôpitaux ont été affectés par cette grève à l’ampleur inattendue. Outre Andrew Linley et sa langue de bois, les cibles des manifestants ont été multiples, en ce 30 novembre.

Le quartier général de l’entreprise Xstrata, dans le quartier de Haymarket à Londres, avait déjà été montré du doigt par les militants du mouvement Occupy London. Les manifestants du jour s’y sont précipités. Et pour cause : cette entreprise a accumulé des pertes monumentales l’an dernier, ce qui n’a pas empêché son pdg d’empocher, pour la même période, 18.426.105 livres sterling pour ses efforts remarqués de très mauvaise gestion !

Les enseignants sont aussi descendus en nombre dans la rue, à l’heure où les Tories démantèlent et dilapident le service public d’enseignement, par le biais d’une privatisation sauvage et brutale, qui, comme on le sait depuis les manifestations étudiantes du printemps, atteint l’enseignement supérieur, avec des droits d’inscription qui dépassent aisément l’équivalent 10.000 à 12.000 euros par an.

L’arrogance de l’équipe gouvernementale a baissé d’un cran, à l’issue de cette démonstration de force, mais si les appareils syndicaux peuvent espérer être invités à des négociations, il est peu probable que l’entêtement de cette coalition puisse être durablement infléchie. Parmi les manifestants, Hanna H., maître de conférences à l'Université de Birmingham,qui constate que sa retraite ne sera fondée que sur les jours travaillés, hors vacances et hors congés maladies, et dont le Guardian relate le propos amers :We have a 17-month-old son, a mortgage, nursery fees to pay and no savings. My husband has just survived the fourth round of redundancies at work. Nous avons un fils qui a 17 mois, un remboursement de prêt, des frais de paiement de la crèche et aucune épargne. Mon mari vient d’échapper à la quatrième vague de licenciements à son travail. Le slogan de Cameron, en arrivant à Downing Street, en mai 2010, était We can’t go on like this, on ne peut pas continuer comme ça…En effet !

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